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CSRD et finance durable : défis et stratégies pour les directions financières
Le 22 juillet 2024
Modifié le 3 octobre 2025
Contexte et enjeux de la CSRD : comprendre la nouvelle réglementation
Depuis la COP 21 en 2015, l’engagement de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés d’ici 2100 a conduit à une série d’initiatives globales et régionales pour promouvoir la durabilité. Parmi ces initiatives, l’ European Green Deal (ou pacte vert pour l’Europe) lancé par la Commission européenne vise à rendre l’économie de l’UE durable. Le Green Deal comprend un ensemble de politiques et de régulations, parmi lesquelles la directive CSRD occupe une place centrale.
La directive CSRD comble les lacunes des réglementations précédentes en matière ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Elle renforce les efforts en introduisant des exigences plus strictes et détaillées pour harmoniser les pratiques de reporting à travers l’Europe.
L’objectif de la CSRD est d’aligner les données financières et extra-financières pour permettre aux acteurs financiers et aux investisseurs de prendre des décisions éclairées, basées sur des informations fiables et comparables . A terme, il s’agit de réorienter les flux de capitaux vers des activités durables. Pour atteindre cet objectif, la CSRD impose aux entreprises de publier un rapport de durabilité , intégrant des informations normées sur des sujets ESG.
Cette directive concerne principalement les grandes entreprises , les entreprises cotées et les entités d’intérêt public (EIP). La publication du rapport de durabilité commence en 2024 pour les entreprises déjà soumises à la directive NFRD (Non-Financial Reporting Directive) et s’étendra progressivement à un plus grand nombre d’entreprises jusqu’en 2028.
La CSRD introduit également la notion de double matérialité , qui exige de considérer à la fois l’impact des risques ESG sur la performance financière, mais aussi l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement et la société.
Comment intégrer la CSRD dans la stratégie globale de l’entreprise ?
L’indispensable alignement des objectifs financiers et extra-financiers grâce à l’ERP
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Répercussions pour les directions financières : anticiper et s’adapter à la directive CSRD
Les directions financières jouent un rôle déterminant dans la mise en œuvre de la CSRD, car elles sont responsables de la collecte, de la gestion et de la communication des données financières et extra-financières. La transition vers la conformité avec la CSRD implique cependant des ajustements significatifs dans leurs processus et leurs structures organisationnelles . Cinq principaux défis ont été identifiés :
1. Gouvernance : intégrer la stratégie ESG au Conseil d’Administration
La gouvernance occupe une place centrale dans la mise en œuvre de la CSRD. La directive exige une implication active des conseils d’administration , qui doivent intégrer pleinement les critères ESG dans leurs décisions stratégiques. La composition même des conseils pourrait être affectée, avec une possible inclusion de membres ayant une expertise spécifique dans ce domaine.
La nomination d’un responsable RSE dédié est essentielle pour coordonner les efforts au sein de l’entreprise. Ce responsable doit avoir une vue d’ensemble de l’organisation et être capable de fédérer les différentes parties prenantes autour des objectifs de durabilité. Sa mission inclut :
- la centralisation des informations,
- la vérification de la conformité aux normes,
- la communication avec la direction générale pour assurer un alignement stratégique.
2. Évaluation de la double matérialité : identifier les impacts et risques ESG
La double matérialité est essentielle pour déterminer les impacts sur la performance financière de l’entreprise. L’évaluation doit être minutieuse et inclure la consultation des parties prenantes internes et externes, afin de prioriser les actions et les indicateurs pertinents.
3. Gouvernance de la donnée : assurer la fiabilité et la traçabilité des informations
La collecte, le stockage et la fiabilité des données est un défi majeur pour les directions financières. La quantité et la diversité des données ESG à identifier imposent une organisation rigoureuse, nécessitant la mise en place de processus de contrôle interne robustes .
Les données doivent en effet être traçables, vérifiables et auditées. Cela implique l’utilisation d’outils capables de centraliser et de structurer les informations de manière cohérente, tout en assurant la sécurité et la confidentialité des données. De plus, ces outils doivent pouvoir s’adapter aux évolutions réglementaires et technologiques pour rester efficaces et pertinents.
4. Capitalisation sur l’existant : optimiser les données
Les entreprises disposent déjà de nombreuses informations pertinentes, souvent dispersées dans différents services et systèmes ( ERP, les systèmes RH, et autres bases de données internes) . Recenser et structurer ces données avant de développer de nouveaux indicateurs permet d’optimiser les ressources et de gagner du temps.
5. Passage du reporting à l’action : de la transparence à l’engagement
La CSRD impose une obligation de transparence mais vise aussi à pousser les entreprises à agir. Elles doivent partager leurs actions et leurs progrès, même si tout n’est pas encore parfait. Le rapport de durabilité deviendra un outil de communication stratégique qui doit refléter la réalité des engagements et des initiatives de l’entreprise, démontrant ainsi une amélioration continue et un partage des bonnes pratiques.
Stratégies à adopter pour la mise en conformité CSRD
Pour réussir leur mise en conformité, les entreprises doivent adopter une approche méthodique et stratégique. Voici les principales mesures à adopter :
Sensibilisation et formation : la première étape
La CSRD n’est pas une simple contrainte administrative ; elle peut devenir un levier de compétitivité et de résilience pour l’entreprise. Sensibiliser et former la gouvernance ainsi que l’équipe projet aux enjeux de la CSRD est indispensable. Les dirigeants doivent impérativement comprendre les obligations réglementaires et les opportunités stratégiques que représente cette directive.
Diagnostic existant : capitaliser sur les données disponibles
Recenser les actions et les données déjà disponibles avant de partir de zéro est essentiel. Pour capitaliser sur l’existant et identifier les lacunes à combler, il faut :
- Centraliser les données ESG déjà collectées,
- Evaluer les processus actuels de reporting,
- Analyser les documents existants tels que les rapports RSE, audits internes, et questionnaires de conformité.
Analyse de la double matérialité : comprendre les impacts
Elément clé de la CSRD, elle permet de déterminer les impacts financiers des enjeux climatiques et sociétaux sur l’entreprise et sa chaîne de valeur, ainsi que l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement et la société.
Elle se fait en plusieurs étapes :
- Identification des thèmes matériels,
- Évaluation des risques et opportunités associés,
- Cotation des impacts,
- Consultation des parties prenantes.
Mise en place d’une solution de reporting : un outil indispensable
En l’absence de solutions de gestion puissantes, la production de reportings inexacts peut nuire à la réputation de l’entreprise et entraîner des sanctions. Un outil dédié de reporting est essentiel pour assurer la collecte automatisée, homogène et fiable des données ESG.
Les directions financières doivent choisir une solution capable :
- De centraliser les données provenant de différentes sources ( ERP , systèmes RH, comptabilité, etc.),
- D’éviter le traitement manuel qui peut parfois générer des erreurs ou incohérences,
- De structurer les informations de manière automatisée,
- De faciliter leur analyse et leur publication.
Un bon outil de reporting doit également être évolutif, interopérable avec les systèmes existants, et ergonomique pour les utilisateurs. Il permet de garantir la qualité des données, de gagner un temps précieux et de simplifier le processus de reporting.
Audit à blanc : se préparer sereinement
Un audit à blanc, réalisé avant l’audit légal, permet de se préparer sereinement et d’identifier les points d’amélioration. Cet exercice simule l’audit réel et aide à vérifier la conformité des processus de collecte et de reporting des données.
Conclusion
L’intégration des exigences de la CSRD dans les processus de l’entreprise nécessite une approche structurée et proactive. En sensibilisant et en formant les équipes, en réalisant un diagnostic exhaustif, en menant une analyse rigoureuse de la double matérialité, en mettant en place des outils de reporting adaptés, et en procédant à des audits à blanc, les directions financières peuvent non seulement se conformer aux nouvelles obligations, mais aussi saisir l’opportunité de renforcer leur résilience et leur compétitivité. La mise en conformité avec la CSRD est un investissement stratégique qui prépare les entreprises à un avenir durable et transparent.
Cet article résume les points clés abordés lors du webinar organisé par Cegid en partenariat avec Goodwill Management. Nous remercions Mme Delphine Leduc, Directrice Stratégie et Audit ESG chez Goodwill Management, et M. Thierry Sar-Druart, Directeur Administratif et Financier chez Finegan pour leur précieuse contribution.
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