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Gestion du recrutement

Écriture inclusive : les raisons de ne pas y céder en recrutement

Le 17 décembre 2024

Modifié le 28 juillet 2025

8 min

L’écriture inclusive rassemble l’ensemble des moyens linguistiques utilisés dans la langue écrite pour lutter contre les inégalités de genre. Les variations graphiques permises par l’écriture inclusive incluent le point médian et autres signes segmentant les mots, en plus de différents néologismes et tournures de phrases. Si l’émergence de ce langage a suscité un certain engouement dans les années 2000 et 2010, notons tout de même que la majorité des techniques d’écriture utilisées en écriture inclusive existent déjà dans la langue française, visent à simplifier la lecture et sont détectées par les lecteurs vocaux : remplacer un terme par son équivalent épicène, utiliser le doublon, ou encore l’omission. Dans cet article, nous vous détaillons quels aspects de l’écriture inclusive peuvent poser un problème en recrutement inclusif.

L’écriture inclusive, ridicule ou utile ? Un langage qui ne convainc pas tout le monde

L’écriture inclusive, ou le langage inclusif, est loin de faire l’unanimité. Ou plutôt : le point médian divise. Mais derrière ce point vers qui convergent tous les regards, des dizaines d’autres « outils » de l’écriture inclusive peuvent être utilisés pour rendre un texte plus lisible et plus accessible.

Comme pour beaucoup d’évolution linguistiques majeures (toutes langues confondues), l’usage du point médian a débord émergé au sein de plusieurs associations et collectifs. Il est aussi apparu dans les documents de certaines mairies, mais reste discret du côté des institutions ou encore des grandes marques, parfois frileuse à revendiquer des engagements d’accessibilité de peur de provoquer la colère de leurs consommateurs.

Dans le monde de l’entreprise, on constate que quelques startups se sont essayées à l’exercice avant de se raviser parfois. En cause, une trop grande difficulté à choisir le type d’écriture inclusive, de généraliser son emploi et de convaincre son audience.

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Prônant une égalité de genres et s’inscrivant dans le mouvement de luttes contre les discriminations sexistes, les personnes qui défendent de l’écriture inclusive se heurtent également au refus de nombreux politiques et intellectuels, au premier rang desquels les membres de l’Académie française. En cause ici, une méconnaissance de toutes les règles de l’écriture inclusive. Dans une lettre ouverte publiée en mai 2021 par son Secrétaire perpétuel et son Directeur, l’Académie française souligne le caractère contreproductif de ce langage, transformant la langue écrite en une écriture inintelligible et pénalisant les personnes en situation de handicap. Paradoxe : l’Académie s’est prononcée en faveur de la féminisation des noms de métiers en 2019, un des combats majeurs de l’écriture inclusive ces dernières décennies.

Les problèmes soulevés par l’écriture inclusive en recrutement

Dans les faits, la première difficulté imposée par le français inclusif est la diversité des écritures possibles. Usage du point médian, barre oblique, dédoublement des marques de genre, usage du « iel » comme forme de genre neutre, les possibilités sont vastes et au libre choix de chacun. Par exemple, le terme « agriculteurs » peut, par exemple, s’écrire « agriculteur.rice.s ». Autant d’alternatives (qui rappelons le, ne sont qu’une infime partie de tous les outils du langage inclusif) perçues par l’Académie française comme des obstacles à la lecture, à l’écriture et à la prononciation créant de la confusion. L’académie est d’ailleurs allée jusqu’à évoquer un « péril mortel » pour la langue française. Du reste, différents collectifs de personnes en situation de handicap dénoncent une graphie excluante rendant impossible la lecture des annonces d’emploi pour les personnes dyslexiques, aveugles ou malvoyantes pour qui les logiciels d’aide à la lecture ou de synthèse vocale ne sont pas capables de lire les signes et néologismes de l’écriture inclusive. Sur ce dernier point, les professionnels de l’accessibilité se disent optimiste sur une évolution rapide des outils de lecture qui prendrait en compte le point médian. Affaire à suivre, donc.

Si l’écriture inclusive est déjà proscrite à l’école, le gouvernement encourage la féminisation des noms afin de lutter contre les stéréotypes de genre (ce qui est d’ailleurs considéré comme de l’écriture inclusive). La circulaire du Premier ministre datant du 21 novembre 2017 indique que les fonctions et grades tenus par une femme doivent être féminisées tout comme il est demandé d’opter pour des formulations visant l’égalité des genres, telles que « le candidat ou la candidate ».

La lourdeur entraînée par le français inclusif, la complexité de la lecture, l’usage controversé du point médian, qui peut être interprété comme une forme de parti-pris contre l’avis de l’Académie française, sont autant d’éléments qui peuvent se révéler délétères dans les processus de recrutement. Comment faire alors pour s’affranchir des inégalités de genre tout en soignant sa marque employeur ?

Du bon usage et des limites de l’écriture inclusive dans les offres d’emploi

Une annonce d’emploi se voulant neutre en termes de genre attire plus facilement les candidates. Mais un usage trop prononcé de l’écriture inclusive peut être compris comme une implication trop marquée dans la mouvance féministe et nuire à l’image de l’entreprise qui se doit de faire preuve de neutralité politique.

Une connotation trop marquée peut provoquer l’hostilité de nombreux candidats et candidates.

Par ailleurs, de nombreux candidats se sentent exclus par les annonces d’emploi rédigées en français inclusif en raison de la complexité de son écriture. Un usage trop visible et trop lourd peut être interprété comme une forme de discrimination envers les candidats ne maîtrisant pas les codes de cette écriture ou souffrant de difficultés à lire.

De plus, l’écriture inclusive rallonge la taille du texte, augmentant ainsi le temps de lecture du candidat, brouille le message véhiculé par l’entreprise et peut inciter le candidat potentiel à ne pas aller jusqu’au bout de la lecture de l’annonce. Les recruteurs doivent garder à l’esprit que les personnes à la recherche de nouvelles opportunités professionnelles ne peuvent consacrer trop de temps à déchiffrer une offre d’emploi.

Si les formes de l’écriture inclusive ne sont globalement pas adaptées aux annonces d’emploi et autres documents échangés dans le processus de recrutement, cela ne doit pas détourner les recruteurs de leur devoir de lutter contre les stéréotypes de genre. Le bon usage de l’écriture inclusive implique de choisir un langage simple, une lecture aisée, dépourvus de points médians ou de formulations trop lourdes. Plus l’écriture inclusive est invisible, plus elle est efficace. En outre, il convient de respecter les usages prévus par la loi en privilégiant, notamment, des termes non genrés ainsi que les règles de féminisation des fonctions et du participe passé.

En matière de recrutement, si la lutte pour l’égalité des genres doit guider les recruteurs, il convient de rappeler que les annonces doivent être rédigées dans le respect de la loi. L’élément à prioriser dans toute annonce d’emploi est, rappelons-le, le salaire, tant cela a d’impact sur le volume de candidatures qualifiées (jusqu’à plus de 50 % selon un récente étude Cegid HR).

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Crédit photo : Pexels

FAQ écriture inclusive

Définition : qu’est-ce que le langage inclusif ou l’écriture inclusive ?

Le langage inclusif réunit un ensemble de formules qui visent à gommer les inégalités de genre et stéréotypes présents dans notre expression. Parmi les plus connues et les plus décriées, le fameux point médian pour féminiser des expressions… n’est qu’une infime partie de tous les outils que l’on peut utiliser pour rendre son langage plus inclusif, et donc toucher un public plus large. En effet, la plupart des règles de l’écriture inclusive existent déjà dans la langue française.

 

Exemples : quelles sont les règles de l’écriture inclusive ?

La plupart des règles de l’écriture inclusive sont destinées à contrer une règle d’expression bien française, qui consiste à utiliser le masculin à la place du neutre (c’est ce que l’on appelle le masculin générique). Pour cela, voici les règles les plus fréquemment utilisées :

  • Le doublon : au lieu d’écrire « le délégué syndical est chargé des missions suivantes », on écrit « le délégué syndical ou la déléguée syndicale… »
  • L’omission : au lieu d’écrire « le délégué syndical est chargé des missions suivantes », on écrit « Les missions sont les suivantes »
  • L’alternative épicène, qui consiste à trouver un terme épicène pour remplacer le mot utilisé (voir plus bas)

Pourquoi rendre son langage plus inclusif ? Pour faciliter la lecture d’un énoncé, de nombreuses études scientifiques et linguistiques ayant prouvé que le cerveau peine à associer le masculin générique comme neutre.

 

Employé.e.s : quelle alternative ? Qu’est-ce que l’écriture épicène ?

Un mot épicène est un mot qui ne porte pas de marque de genre dans son orthographe. Par exemple, les noms de fonction comme comptable, artiste, photographe ou coach sont épicènes. L’alternative épicène pour éviter le point médian dans le mot « nos employé.e.s » pourrait par exemple être « nos talents ».

 

Quelle est la différence entre écriture épicène et écriture inclusive ?

L’écriture épicène est une des pratiques de l’écriture inclusive. L’écriture inclusive comporte davantage de règles.

 

Comment écrire « collaborateur », « travailleur » en écriture inclusive ?

Pour écrire « collaborateur » ou « travailleur » en écriture inclusive sans forcément utiliser le point médian, plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Doublon : les collaborateurs et collaboratrices.
  • Simplification de l’énoncé et formulation neutre : l’équipe.
  • Métonymie : le ou les talents.
  • Omission : changer la structure de la phrase pour ne pas mentionner le terme. Exemple : « Les collaborateurs peuvent venir retirer leurs chèques cadeaux au deuxième étage » –> « Venez retirer vos chèques cadeaux au deuxième étage ».

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