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Comment préparer son cabinet comptable à vendre du conseil

5 juin 2023

Comment préparer son cabinet comptable à vendre du conseil
5 min
Face au déclin annoncé du poids de leurs activités réglementaires et à l’érosion des marges, le conseil constitue une voie prometteuse pour les cabinets d’expertise comptable. Mais il faut éviter l’improvisation et se poser les bonnes questions. Quel est le bon pricing ? Comment facturer ? Où trouver les bonnes compétences ? Et comment piloter les prestations de conseil dans la durée ?

La diversification vers le conseil est évoquée depuis longtemps, mais à l’approche de la facture électronique, elle se révèle plus que jamais une stratégie pertinente voire indispensable ? – pour les cabinets d’expertise-comptable. Continuer à offrir gracieusement le conseil comme ils en avaient souvent l’habitude ne pourra plus constituer la règle. Comment passer à l’action ?

Oser monétiser ses conseils

Oui, les entreprises ont besoin de leurs experts-comptables pour les accompagner, les conseiller, et les aider à réussir. Elles attendent aujourd’hui beaucoup plus qu’un bilan bien fait. Mais la diversification vers le conseil comporte un pré-requis :

« Elle constituera un relais de croissance important, à condition toutefois que ces services soient correctement marketés et monétisés »

Aurélien Vernet, chargé d’études chez Xerfi¹  

Marketing et monétisation : un vocabulaire plus habituel aux start-ups qu’aux cabinets ! Ces mots doivent pourtant intégrer celui des experts-comptables. Surtout pour ceux d’entre eux qui envisagent sérieusement de s’engager sur le marché du conseil (ou de « consulting ») qui, pour l’heure, ne représente qu’une très faible part de leur chiffre d’affaires². 

Le plus difficile n’est pas de trouver des idées. En effet, les domaines de savoir-faire des experts-comptables et les opportunités ne manquent pas, depuis la fiscalité, le juridique, jusqu’au ressources humaines, la gestion de patrimoine ou le conseil en RSE, en passant par toutes les possibilités ouvertes par la loi PACTE. Le plus difficile, c’est plutôt de changer ses habitudes… et d’oser mettre un prix sur un conseil que l’on pouvait autrefois offrir sur un coin de table, y compris au restaurant !

Construire une offre pertinente 

L’étape-clé consiste à construire des offres pertinentes qui satisfont, au moins, à trois critères fondamentaux :  

  • Correspondre aux besoins de ses clients d’aujourd’hui et de demain, 
  • Correspondre aux moyens de ces mêmes clients,  
  • Etre relativement simples à « marketer » (une création de valeur facile à comprendre), 
  • Dégager des marges suffisantes. 

Disposer des profils adaptés à ces nouvelles missions

La principale difficulté dans les circonstances actuelles reste de disposer des profils adaptés pour délivrer les prestations de conseil, sur un marché de l’emploi très concurrentiel où le critère d’attractivité est déterminant. Le conseil « demande un effort d’adaptation, de formation, il faudra diversifier les recrutements, tous les cabinets ne pourront pas faire cela, il y aura forcément de la casse », expliquait Laurent Benoudiz, alors président de l’Ordre des experts-comptables de Paris Ile-de-France, au quotidien Les Echos³.

« Le consulting, c’est un autre métier, un autre esprit et cela nécessite un autre cerveau », assure Olivier Touzé, ex-DSI d’un grand cabinet d’expertise comptable et aujourd’hui consultant chez Acadys⁴. « On ne peut faire évoluer facilement un comptable vers l’expertise en gestion », confirme Christophe Legrenzi, PDG d’Acadys, qui a mené plusieurs missions de transformation de la fonction finance et comptabilité dans plusieurs grands groupes industriels et de services. 

Les profils sont en effet spécifiques. Un cabinet d’expertise comptable décrit ainsi le métier de « consultant comptable et financier »⁵ : « Aider à piloter l’entreprise et son développement, recommander et accompagner, solutionner… mais avant tout comprendre et analyser. Ce métier se fonde sur une étroite coopération avec le dirigeant, une parfaite compréhension de ses ambitions et une véritable plongée au cœur de l’entreprise (organisation, capital humain, business model, finances…). » 

Lire aussi : Faire le point sur les ressources de son cabinet 

 

Comment formaliser son offre de conseil

À supposer que la question de la disponibilité des bonnes compétences, en interne ou en externe, soit résolue, il reste à formaliser une offre de conseil. Comment faire ? Trois éléments sont fondamentaux : le prix, les modes de facturation et le pilotage de la prestation. 

 

Le prix du conseil

Pour fixer la bonne tarification, Christophe Legrenzi rappelle qu’il existe trois principales stratégies. « D’abord, la stratégie du pricing, classique, basée sur les coûts de revient, augmentés d’une marge. Ensuite, la stratégie du prix de marché : la tarification s’aligne sur ce qui se pratique dans d’autres cabinets. Enfin, la stratégie du prix stratégique, qui se traduit par des tarifs plutôt agressifs afin gagner des parts de marché sur les concurrents. »  

Pour déterminer la structure de coûts, il faut intégrer de multiples éléments : les coûts commerciaux, de management des consultants, des personnels administratifs, de recrutement, de sous-traitance, de formation, sans oublier évidemment les salaires chargés, les locaux, les coûts de recrutement et de marketing.  

Le tarif d’un consultant varie selon son expérience et l’étendue de son champ de compétences, entre 600 et 800 euros par jour pour un junior et plus de 2000 euros, voire bien davantage, pour des consultants seniors expérimentés (tels qu’on les trouve par exemple dans les grands cabinets de conseil). L’éventail des tarifs possibles est donc très ouvert – il n’y a pas de grilles de prix standards. 

 

Le mode de facturation

Les modes de facturation sont, eux aussi, de trois sortes – qui peuvent se combiner en fonction de la nature des missions :  

  • La régie, qui, faute de pouvoir estimer à priori la charge de travail, consiste à facturer un prix de journée, multiplié par le nombre de jours que durera réellement la mission de conseil ; 
  • Le forfait : le prix est fixé à l’avance avec le client, ce qui suppose de bien évaluer en amont la charge de travail sous peine d’une rentabilité insuffisante pour le cabinet ; 
  • Les « success fees », lorsque tout ou partie du montant facturé dépend des résultats (par exemple en fonction d’une réduction de coûts). 

 

Le pilotage

Une activité de conseil demande un pilotage au quotidien. Pour cela, il faut intégrer les deux indicateurs de base qui sont utilisés par les sociétés de services et les cabinets de consulting :  

– Le taux moyen de facturation des ressources, qui, dans l’idéal, doit dépasser les 70%. Cela suppose évidemment de disposer de capacités de prévision et de planification de l’activité à court ou moyen terme, pour disposer des ressources « juste nécessaires » et éviter les difficultés qu’entraînerait une panne de croissance.  

Le taux d’intercontrats, qui représente le nombre de jours pendant lesquels un consultant n’est pas facturé, mais à qui il faut verser son salaire. Idéalement, ce taux ne doit pas dépasser 15 % à 20 %. Cela suppose de bien doser la répartition des ressources entre les consultants, le management, les services de back office et les frais généraux. 

Pour piloter une activité de conseil, le contrôle de gestion est donc primordial : une variation, même faible de ces deux indicateurs, peut faire chuter le niveau de rentabilité. C’est heureusement un domaine dans lequel tous les experts-comptables peuvent faire valoir leur savoir-faire ! 

 KPI : Les principaux critères de performance d’une activité de conseil 

Les cabinets de conseil utilisent différents indicateurs pour piloter les prestations qu’ils délivrent à leurs clients. Ces indicateurs sont utiles pour juger la pertinence et la rentabilité d’une offre : 

 

  • Chiffre d’affaires moyen par consultant facturable
  • Proportion de nouveaux clients
  • Proportion d’appels d’offres gagnés (Bid to win ratio).
  • Taux de turnover des consultants
  • Profitabilité brute des contrats
  • Proportion de projets délivrés dans les délais
  • Pipeline de projets.
  • Chiffre d’affaires moyen par projet
  • Taux d’intercontrats
  • Remise moyenne par client
  • Temps de recrutement d’un consultant
  • Ratio collaborateurs non facturables/nombre total de salariés
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