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Les chefs d’entreprise veulent beaucoup plus qu’un bilan bien fait

16 mai 2023

Les chefs d'entreprise veulent beaucoup plus qu'un bilan bien fait
5 min
Alors que l’heure de la facture électronique et de l’e-reporting généralisés se rapproche, la plupart des cabinets d’expertise-comptable ont compris que leurs activités traditionnelles et réglementaires seront de plus en plus challengées. Ils veulent proposer de nouveaux services. Auront ils les moyens de leurs ambitions ?

Sommaire :

  1. Les entreprises plébiscitent l’accompagnement par leurs experts-comptables
  2. Tenue de comptes et déclarations fiscales : sous la barre des 50 % du CA en 2025
  3. La désintermédiation, une réalité qui s’impose à tous niveaux
  4. La facturation électronique, une rupture historique majeure pour les experts-comptables
  5. De la production comptable à la production de données
  6. Place à la diversification pour gagner en pertinence, en attractivité et en compétitivité

 

 

Les entreprises plébiscitent l’accompagnement par leur expert-comptable

C’est un fait, les entreprises sont de plus en plus exigeantes vis-à-vis de leurs experts-comptables. La gestion de l’après-Covid, les incertitudes économiques, et désormais la nécessité de déployer la facturation électronique et l’e-reporting, sont venues renforcer des attentes de conseil et d’accompagnement qui dépassent largement la satisfaction de disposer chaque année d’un bilan bien fait, et d’une liasse déposée en temps et en heure.  

La réactivité et la flexibilité sont les deux caractéristiques préférées des entreprises à l’égard de leurs experts-comptables. Les plus petites attachent davantage d’importance à l’accompagnement, avec davantage de conseil, et aux relations qui vont au-delà des missions comptables classiques. Les plus grandes entreprises attachant plus d’importance à la connaissance de leur environnement économique.

Éric Ferdjallah-Chérel

Directeur du département des études métiers du Conseil national de l’Ordre des Experts-comptables¹

Tenue de comptes et déclarations fiscales : sous la barre des 50 % du CA en 2025

Cependant, presque les deux-tiers du chiffre d’affaires des cabinets d’expertise-comptable, et même plus de 70 % pour les plus petits d’entre eux, provient encore aujourd’hui de la tenue et de l’établissement des comptes annuels et des déclarations fiscales². Le réglementaire mobilise en moyenne six collaborateurs sur dix. À l’horizon 2025, le chiffre se rapprochera de 50% en moyenne. Le poids des activités historiques des cabinets d’expertise-comptable suit donc une pente descendante. Une pente douce ? Pour l’instant… 

 

La désintermédiation, une réalité qui s’impose à tous niveaux

Car il y a toutes les raisons de penser que la pente va s’accentuer au cours des mois et des années à venir. L’intensité concurrentielle va se renforcer, comme c’est la règle dans tous les marchés sur lesquels se positionnent de nombreux intervenants. Et ceux-ci ne manquent pas : des acteurs très agiles proposent des offres 100% dématérialisées, des « LegalTech » lorgnent sur les prestations historiques, des néo-banques ciblent les PME. Les banques traditionnelles se positionnent de plus en plus sur l’accompagnement en gestion et en pré-comptabilité. Sans oublier les offres à venir de la part des opérateurs et des plateformes de dématérialisation (privées et publique). 

Mais plus encore, c’est l’Etat qui encourage à la désintermédiation, en reprenant sous son aile, après la généralisation de la facture électronique et de l’e-reporting, le calcul de la TVA : les CA3 pré-remplies suivront à n’en pas douter l’exemple des déclarations de revenus des particuliers… 

Avec la facture électronique et la TVA, l’Etat reprend enfin sur lui la collecte et le calcul de la TVA. De quoi, à la fois, discipliner les clients, et nous libérer du temps pour faire notre métier d’origine : le conseil en gestion.

David Amram

Expert-comptable, cabinet Afitec 

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« Conduire le changement : des principes à l’action » avec les participations de :
 

Charlène Pili, manager et consultante en conduite du changement chez Julhiet Sterwen,
David Amram, expert-comptable du cabinet Afitec,
Pierre Kergall, Product Marketing Manager, Cegid.

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La facturation électronique, une rupture historique majeure pour les experts-comptable

On assiste donc à un alignement des planètes. A l’évolution structurelle du marché vient s’ajouter une raison conjoncturelle : la révolution de la facturation électronique. Un vrai bouleversement pour les entreprises, mais aussi pour les cabinets d’expertise comptable qui verront donc à terme leur échapper la majeure partie du travail déclaratif, limité dès lors à la vérification des données enregistrées par l’administration. Sans oublier qu’un cabinet est aussi une entreprise, et qu’il devra lui-aussi s’équiper de solutions compatibles avec la nouvelle législation.  

Pour réceptionner les factures fournisseurs, les entreprises devront utiliser une plateforme qu’elles auront choisie au plus tard de 1er juillet 2024 : le portail public de facturation (PPF), ou bien un portail privé, appelé plateforme de dématérialisation partenaire (PDP).  

A court terme, la facturation électronique représente donc une opportunité pour les experts-comptables, en particulier pour accompagner les entreprises, dont beaucoup n’ont pas encore saisi la portée, les obligations et les conséquences concrètes de cette réforme majeure. Rappelons que fin 2022, 29 % des entreprises n’avaient pas encore entamé de démarches pour se conformer aux nouvelles obligations concernant la facturation électronique, selon une enquête d’OpinionWay³. 

 

De la production comptable à la production de données

La tenue de comptabilité va évoluer vers l’intégration de données et documents électroniques, avec une fonction de tiers de confiance (attestation de force probante des données). Et avec la facturation électronique, les experts-comptables peuvent proposer de nouveaux services tels que la mise à disposition des pièces comptables, des workflows de paiement, le suivi des tiers et de trésorerie au plus près de la réalité, des services de cessions de créances et recouvrement.

Dominique Périer⁴

Président du comité technologique de l’Ordre des experts-comptables lors du 75ème Congrès, en 2020

Autrement dit, les missions des experts-comptables vont évoluer du traitement de documents au traitement de données. « Les outils de production comptable doivent devenir des outils logiciels d’intégration et de traitement de la donnée, pour nous permettre la réalisation de missions d’accompagnement et de conseil auprès de nos clients », résume Dominique Périer⁵. 

Place à la diversification pour gagner en pertinence, en attractivité et en compétitivité

L’heure est donc à la diversification, notamment dans le conseil : « Il constituera un relais de croissance important », soulignent les analystes du cabinet Xerfi, dans une étude sur les perspectives de l’expertise-comptable⁶ 

La stratégie des cabinets d’expertise-comptable doit être basée sur trois principes clés : 

  • La pertinence pour continuer de demeurer l’interlocuteur privilégié des entreprises, y compris pour la facturation électronique ; 
  • L’attractivité, pour attirer les meilleurs talents, à l’heure où la pyramide des âges des professionnels de l’expertise-comptable est déséquilibrée et où les tensions sur le marché du travail sont accentuées ; 
  • La compétitivité, qui permet de maintenir, voire d’augmenter les marges nettes (en moyenne inférieures à 10% en France), sur un marché qui ne progresse que faiblement (environ 3% par an). Outre le développement de nouvelles offres de conseil et d’accompagnement, cette compétitivité passe à l’évidence par l’automatisation. Ne serait-ce que pour aligner le cabinet avec ses clients : pour répondre à leurs enjeux de transformation, 93 % des directions financières envisagent d’investir dans la digitalisation de la fonction Finance à court terme, selon PwC et la DFCG⁷. Un mouvement qui laisse présager de nombreuses opportunités pour les cabinets qui sauront, certes, produire des bilans justes et dans les délais, mais, surtout, valoriser leur rôle dans l’accompagnement et le conseil. 

Je crois que s’ouvre une période très bénéfique pour les cabinets !

David Amram

Expert-comptable, cabinet Afitec

L’IA au service des cabinets d’expertise-comptable 

  • Comment utiliser ce potentiel ? 
  • Quelles sont ses conséquences pratiques ? 
  • Comment gérer la transformation ? 

Autant de questions auxquelles nous avons souhaité apporter notre éclairage et celui de cabinets déjà passés à l’IA. 

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Sources :

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