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2024 : ce qu’il faut retenir sur le marché du voyage d’affaires

19 février 2024

Tendances 2024 du voyage d’affaires
4 min
En ce début d’année, le paysage des voyages d'affaires est à l'aube d'une transformation significative. Entre un ralentissement économique global, une inflation qui perdure et des défis environnementaux majeurs, les acteurs du marché sont contraints de se réinventer. La nouvelle année marque un tournant pour les mobilités d'affaires, avec des enjeux de taille à la clé : de la reprise post-Covid à la nécessaire décarbonation, en passant par l'innovation technologique.

Contexte économique et répercussions sur le marché

En 2023, le voyage d’affaires a navigué dans un contexte économique tendu, avec une croissance mondiale en berne et une inflation record. Le PIB de la France indique une hausse de seulement 0,9% l’année passée, contrastant fortement avec les 2,6% de 2022. L’inflation, au plus haut depuis les années 1980, a atteint un pic à 4,9%, dans l’attente d’un possible reflux à venir.

Cela a notamment eu une répercussion sur les tarifs aériens, en hausse de 32% en France par rapport à la période pré-Covid. Ces facteurs, combinés à la pénurie de personnel, à la redéfinition des relations de travail et à d’importants investissements pour la transition écologique, redessinent les contours du voyage d’affaires pour les entreprises, qui doivent s’adapter à des coûts plus élevés.

S’ajoute à cela la forte demande en tourisme loisir, qui maintient les avions, trains et hôtels à pleine capacité, laissant peu de marge pour la négociation tarifaire menée par les acheteurs professionnels.

La reprise des activités, à hauteur de 75% des niveaux pré-pandémiques, soulève des questions sur la récupération des 25% restants. La notion de voyage essentiel émerge, redéfinissant le déplacement professionnel comme un investissement stratégique plutôt qu’une simple commodité. Cela implique une professionnalisation accrue des acheteurs et travel managers et positionne les PME comme un segment clé pour les fournisseurs de services.

 

Innovations technologiques et défis de la RSE

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) prend une importance accrue avec l’urgence de réduire l’empreinte carbone. Les entreprises peinent face à une offre de transport peu décarbonée et à l’absence d’harmonisation dans la mesure des émissions de CO2. Malgré cela, des objectifs ambitieux de réduction des émissions sont fixés, souvent à hauteur de 50% d’ici 2030 pour les grandes entreprises. Par conséquent, elles doivent réévaluer la nécessité des voyages et la promotion du bien-être des voyageurs.

La technologie joue un rôle pivot, notamment avec la norme New Distribution Capability (NDC) qui révolutionne la distribution aérienne et permet des économies de coûts de distribution pour les compagnies. Elles reprennent la main sur cette distribution pour proposer des services plus modernes (options, tarifications dynamiques, etc.).

Les outils de réservation en ligne (ou OBT – online booking tools) sont impactés par cette nouvelle norme. Ils doivent intégrer cette innovation tout en offrant une expérience utilisateur optimisée, en rendant lisibles les contenus émanant des différentes sources : trains, avions, hôtels, etc. Leur second défi est également de permettre à leurs utilisateurs d’avoir une visibilité sur les émissions de CO2. Pour répondre à ces enjeux de digitalisation et de simplification, les OBT pourront s’appuyer sur l’intelligence artificielle générative, qui devient un facteur clé d’évolution.

 

Consolidation du secteur et évolution des services

Le secteur du paiement se voit aussi transformé par des innovations telles que les cartes virtuelles prépayées et des acquisitions stratégiques visant le marché des PME (menées par certaines banques américaines ou certains fournisseurs de voyages). De leur côté, les Travel Management Companies (TMC) révisent leur modèle économique, les commissions étant en baisse et les frais de transaction étant vulnérables aux aléas du marché. Une tarification hybride est explorée pour diversifier les sources de revenus et sécuriser la marge.

La consolidation du secteur s’accélère, illustrée par le rachat d’Egencia par Amex GBT et d’autres opérations significatives. Cette course à la taille critique répond à des besoins stratégiques et technologiques, toujours pour cibler les PME et faire face aux nouvelles demandes en matière de RSE.

Le MICE (Meetings, Incentives, Conventions, and Exhibitions) connaît un boom, avec des événements plus petits et plus fréquents. Le télétravail renforce le besoin de réunir physiquement les équipes pour préserver la culture d’entreprise et l’engagement des salariés.

L’année 2023 s’impose comme une année référence pour les mobilités d’affaires, un secteur en pleine redéfinition. Entre défis économiques, impératifs écologiques et innovations technologiques, les voyages d’affaires doivent faire preuve d’agilité et de créativité. La consolidation et la réinvention des services offrent de nouvelles opportunités pour répondre aux besoins changeants des entreprises. Le voyage d’affaires de demain sera résolument différent, plus stratégique, plus responsable et plus centré sur l’expérience humaine.

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