Paie & Administration
Risques psychosociaux, burn-out… Quelles populations sont les plus exposées ?
12 mai 2023
Toutefois, certains secteurs, profils et/ou postes sont par nature davantage exposés aux risques psychosociaux (RPS) et par conséquent, au burn-out.
Quelles populations d’actifs et quels secteurs sont les plus exposés aux risques psychosociaux ? En tant qu’employeur, quels leviers de prévention s’offrent à vous ?
Sommaire :
Quels secteurs d’activité sont davantage porteurs de risques psychosociaux ?
Les managers : en première ligne !
Les jeunes, particulièrement impactés
Les femmes, plus exposées ?
Des situations personnelles à équilibre précaire
Employeurs : des pistes pour agir, avec le bon outil
1. Quels secteurs d’activité sont davantage porteurs de risques psychosociaux ?
Certaines industries sont par nature porteuses de risques psychosociaux élevés.
Les secteurs d’activité les plus concernés sont :
- La santé
- Le service à la personne
- Le commerce (alimentaire et non alimentaire)
- Le transport
- L’administration publique
Dans ces secteurs, les facteurs de risques sont souvent cumulés entre eux et qui s’inscrivent dans le temps : contrats précaires, horaires décalés, relations avec le public parfois source de tensions, etc.
Ceci peut précipiter, par exemple, le burn-out.
2. Les managers : en première ligne !
À mi-chemin entre les exigences de la direction et la réalité de leurs équipes, les managers sont davantage sujets au burn-out (entre 2 et 5 points au-dessus de la moyenne). Ils ont plus de mal à équilibrer leur vie personnelle et leur vie professionnelle, du fait de leurs responsabilités et des exigences de leur poste.
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Je télécharge !3. Les jeunes, particulièrement impactés
Les actifs âgés de 18 à 34 ans sont légèrement plus souvent en arrêt maladie que leurs aînés (46 % versus 42 % pour tous les actifs). Comment expliquer ce phénomène ?
- Les jeunes se construisent dans un contexte de crises multiples (sanitaire, économique, géopolitique, environnementale) ce qui induit un stress profond.
- Ils entretiennent une autre relation au travail et sont particulièrement sensibilisés à la question de la santé mentale au travail
- Ils sont aussi prompts à prendre rapidement beaucoup de responsabilités (en tant que salariés ou lorsqu’ils créent leur entreprise), à poursuivre plusieurs projets simultanément (slashing), etc. Les jeunes peuvent donc avoir tendance à prendre sur eux une trop lourde charge de travail, sans connaître encore leurs limites.
4. Les femmes, plus exposées ?
Sur 100 actifs, 67 femmes contre 59 hommes font état de burn-out. Comment expliquer une telle différence ?
RPS et genre sont corrélés par plusieurs causes :
- Les femmes sont davantage victimes de harcèlement au travail. 60 % des Européennes ont déclaré avoir subi du sexisme ou du harcèlement sexuel au travail.
- Les métiers occupés principalement par des femmes — soins, services à la personne, nettoyage, commerce, etc. — sont parmi les plus et à risques, comme nous l’avons vu plus haut et entraînent par ailleurs de nombreux accidents du travail (ces derniers sont en hausse chez les femmes, +42 % et en baisse chez les hommes -27 %)
- La souffrance psychique au travail est deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes.
- L’impact de la double journée de travail (charge de travail domestique et charge mentale, soin des enfants, etc.) qui repose encore trop souvent, majoritairement sur les femmes.
- Les femmes occupent davantage les postes moins qualifiés ou les contrats de travail précaires : ce stress économique supplémentaire pèse dans la balance.
5. Des situations personnelles à équilibre précaire
Le burn-out est généré par un faisceau de facteurs liés à un environnement de travail dysfonctionnel. Toutefois, il peut être précipité lorsque d’autres paramètres interviennent dans la vie personnelle de l’individu. Sans surprise, on retrouve un haut risque de burn-out chez :
- Les aidants (13 points de plus que la moyenne) ;
- Les parents (souvent les mères) isolés : en France, 1 famille monoparentale sur 3 est exposée à la pauvreté).
Avec une vie personnelle aux impératifs multiples, un déséquilibre dans la sphère professionnelle peut entraîner des conséquences plus lourdes pour les individus déjà fragilisés.
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Je télécharge !6. Employeurs : des pistes pour agir, avec le bon outil
Les employeurs sont légalement tenus de mener une politique de prévention efficace vis-à-vis des risques psychosociaux. Il existe pour cela plusieurs étapes :
- Se renseigner et se former sur les risques psychosociaux
- Identifier ceux qui concernent plus particulièrement votre structure et/ou secteurs d’activité, éventuellement mener un audit sur les risques psychosociaux au sein de votre structure.
- Interroger vos équipes et vos collaborateurs (en particulier les catégories les plus à risques), sur leur ressenti et leur perception de leur niveau de stress, de leur satisfaction au travail, de l’ambiance, de leur état global de santé physique et mentale au travail, etc.
- Comprendre les leviers sur lesquels vous pouvez agir pour améliorer la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail) et l’expérience collaborateur dans son ensemble : accorder plus de flexibilité horaire, davantage d’autonomie, renforcer les marques de reconnaissance, offrir des opportunités de formation, d’évolution de carrière, etc.
- S’améliorer en continu : se mettre à l’écoute de l’intelligence collective et des idées que font remonter vos salariés, mettre en place des actions d’amélioration et les réévaluer régulièrement
Toutes les statistiques le montrent : les risques psychosociaux sont une réalité urgente dans le monde du travail, avec pour conséquence de lourds coûts sociaux, de l’absentéisme endémique, un turn-over coûteux pour les entreprises, etc. La bonne nouvelle est qu’il est possible d’anticiper, de prévenir et d’agir positivement !
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