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Réputation : que dit-on de votre entreprise dans l’ascenseur ?

11 janvier 2019

5 min
Etre attentif aux remontées de terrain, critiques et bruits de couloir constitue un gage d’amélioration et parfois même de survie dans un monde de transparence, où les salariés n’ont pas plus leur langue dans leur poche que les consommateurs. Pour éviter la panne de réputation, et conserver votre attractivité, ouvrez grand vos oreilles !

Service de covoiturage ou de location, restaurants, voyages, spectacles, etc. : aujourd’hui tout est noté, et nul ne peut prétendre ne pas tenir compte des avis et commentaires publiés sur AirBnB, Blablacar ou TripAdvisor. Vous voudriez qu’il en aille autrement dans la vie professionnelle ? Eh bien non : les entreprises sont elles aussi passées au crible de leurs utilisateurs : salariés, clients, fournisseurs et autres parties prenantes.

Glassdoorisation vs. politique de l’autruche

Les échanges rapides « dans l’ascenseur » ont trouvé une dimension inédite depuis que nous sommes entrés dans l’ère de la notation permanente des entreprises. Bienvenue dans la glassdoorisation. Un néologisme forgé à partir du nom du site Glassdoor, qui permet aux salariés de s’exprimer sur leur entreprise, et à tous ceux qui le souhaitent de se renseigner, instantanément, sur les conditions et l’ambiance de travail, les atouts et les points faibles de l’entreprise, etc.

Face à la multiplication des plateformes d’évaluation et de découverte des entreprises « de l’intérieur » (Glassdoor, donc, mais aussi Indeed, Welcome to the Jungle, Our Company, Bloom at Work, Moodwork, etc.), ignorer, ou s’indigner… et ne tenir aucun compte des commentaires qui foisonnent chaque jour sur ces sites serait, pour les RH, la pire des choses. La politique de l’autruche ne paie pas ! Le déni de réalité n’est bon ni pour la santé ni pour attirer les talents nécessaires.

Sans doute certains salariés ne sont-ils pas objectifs quand ils parlent de leur entreprise. Il leur arrive de confondre critique constructive et défouloir – encore que les sites aient renforcé leur modération depuis leurs débuts. Vous pouvez les accuser de déloyauté ou d’ingratitude… mais mieux vaut tenter d’en tirer parti. Par exemple, en repérant dans la masse des prises de position certaines remontrances fondées, en lisant des dénonciations de dysfonctionnements bien réels, ou des analyses pertinentes sur des points d’amélioration.

Savoir gérer la transparence

A travers ces outils en ligne aisément consultables et utilisables, chacun peut partager ses expériences en tant que collaborateur, candidat ou ancien membre du personnel. Salaires, cadre de travail, style de management, formations proposées, perspectives de carrière, tickets restaurant, confort des toilettes : rien n’échappe à l’évaluation.

Notées, comparées, examinées à la loupe, les entreprises n’ont plus aucun intérêt à jouer les pudiques. Elles n’ont pas d’autre choix que de se présenter comme elles sont, au lieu de prétendre en être une autre. Assumer ses faiblesses permet aussi de crédibiliser ses forces ! « A l’heure des réseaux sociaux, il n’y a plus de frontières entre l’intérieur et l’extérieur de l’entreprise, explique Celica Thellier, cofondatrice de ChooseMyCompany. Les entreprises doivent aller au-delà du discours maîtrisé de la marque-employeur et faire désormais très attention à leur réputation ».

Benchmarking concurrentiel

Non contents de recueillir les avis des salariés et candidats, certains sites ont créé des labels ou des classements pour identifier les entreprises où il fait bon travailler. Ainsi, Choose my company propose les labels “Happy at work” ou “Happy candidates”, mais aussi « Happy clients » et même « Happy trainees » pour les stagiaires et les jeunes recrues.

Ces classements offrent l’avantage de tout indicateur : celui de pouvoir se comparer à d’autres entreprises, et tout particulièrement à ses concurrents. Dans des domaines où le recrutement et la fidélisation des talents constituent le nerf de la guerre, il est particulièrement intéressant d’entendre aussi ce qui se dit dans l’ascenseur des autres !

Il est ainsi possible de prendre le pouls des ambiances de travail, ou d’apprécier le niveau moyen de satisfaction des collaborateurs. Voire de prendre conscience de certains dysfonctionnements organisationnels ?

Le stagiaire, premier ambassadeur de l’entreprise !

La façon dont on traite les stagiaires en dit long sur l’entreprise, et ces derniers en disent d’ailleurs de plus en plus long sur elles. Ils parlent, commentent leur expérience, partagent leurs avis et critiques. Membres de la génération Z, ils dominent parfaitement les outils numériques et sont organisés en réseaux.

Ce sont des acteurs-clés de la marque employeur ! Le classement ChooseMyCompany/HappyTrainees 2019 ne s’y trompe pas, qui braque les projecteurs sur les entreprises où les stagiaires et alternants sont les plus heureux. Ces derniers s’y expriment sur la confiance accordée par le management, l’organisation de l’entreprise, la motivation et le plaisir d’y travailler. Des sujets essentiels pour une gestion des ressources humaines réussie.

C’est le groupe Michelin qui obtient la première place de ce classement. Il a fait de l’intégration et de la montée en compétences de ses jeunes recrues un de ses axes stratégiques. Un choix payant. D’autant que cette voie d’entrée dans l’entreprise représente l’un de ses principaux canaux de recrutement. D’ici 2020, 50% des embauches des jeunes diplômés chez Michelin viendront de son vivier de stagiaires et d’alternants. Et de fait, le géant du pneumatique jouit d’une image très positive auprès des salariés en général.

Le stagiaire et l’alternant, qui effectuent des aller-retours entre le bureau et l’école, sont devenus de puissants influenceurs, vecteurs de l’image de l’entreprise. Une population sensible, à l’expérience de laquelle il faut donc être particulièrement vigilant aujourd’hui.

Ce n’est plus dans l’ascenseur que se fait la réputation d’une entreprise ! A l’ère des réseaux sociaux, tout se dit, tout se sait – ou presque. Les plates-formes citées sont riches d’informations et d’enseignements pour qui sait les lire et entendre les signaux faibles. Apprendre à gérer cette nouvelle transparence constitue désormais un point-clé pour réussir le recrutement et la fidélisation des talents.

 

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