Reporting extra-financier : comment parvenir à exploiter ses données ?

« La RSE n’est pas seulement une question de données et de reportings. C’est avant tout un sujet qui intéresse l’entreprise au sens large et un véritable atout en matière d’image et d’attractivité des talents » explique Davy Dauvergne, Lead Product Innovation chez Cegid dont les équipes travaillent depuis plusieurs mois sur l’accompagnement de grandes entreprises dans la réalisation de leur premier bilan carbone.

Mieux comprendre la CSRD

La directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) vise à harmoniser les rapports de durabilité des entreprises. Un grand nombre d’entre elles devront ainsi suivre des normes européennes de reportings de durabilité obligatoires et publier des informations détaillées sur leurs risques, opportunités et impacts matériels en lien avec les questions sociales, environnementales et de gouvernance.

Clairement, le reporting extra-financier est un sujet complexe, où de nombreux acronymes s’entrechoquent comme GHG protocol, GES, ICP… Pour en simplifier la lecture, il est possible de distinguer trois grandes parties :

• Le protocole à suivre ;
• La réglementation à respecter ;
• Le résultat obtenu qui doit aboutir à la mise en place d’actions correctives ou amplificatrices.

L’Opéra national de Paris fait son bilan carbone

Avec ses quatre sites, ses 1 600 salariés en CDI et 20 000 en CDD ou encore ses 476 représentations annuelles, l’Opéra national de Paris affiche une activité dynamique :

• Chaque année, 815 000 spectateurs se déplacent pour assister aux représentations ;
• L’usine de 185 000m² présente une consommation électrique équivalent à celle d’une ville de 8 000 habitants.

« La culture est au premier plan dans la décarbonation, et nous sommes donc naturellement engagés pour se saisir des enjeux RSE et s’inscrire comme un relais stratégique. Nous devions donc nous montrer particulièrement proactifs dans l’établissement de notre reporting » explique Béatrice Dela Mairey, Adjointe de l’Agent Comptable à l’Opéra national de Paris.

L’ERP joue un rôle significatif dans le reporting extra-financier

A l’instar de Cegid XRP Ultimate, « L’ERP est la colonne vertébrale qui mémorise l’activité de l’entreprise. Trop souvent, les entreprises passent énormément de temps à chercher l’information. Chez Cegid, nous pensons que cette obligation CRSD représente une opportunité pour faire le tri dans les données et les transformer en données CO2 » souligne Davy Dauvergne.

Dans ce cadre, et afin de calculer un impact carbone, la première étape consiste à réaliser une cartographie des données et d’effectuer un mapping entre données financières structurées et données issues de référentiels externes. « Trouver la donnée CO2 est un véritable défi. Souvent, celle-ci ne figure pas sur la facture et il faut alors la chercher directement chez le fournisseur. » Lors de la réalisation du reporting à l’Opéra national de Paris, « nous avons effectué de nombreuses recherches sur la facturation, en essayant de déterminer comment nos fournisseurs travaillent ou retraitent nos déchets. C’était un travail titanesque. » précise Béatrice Dela Mairey.

Une fois que ce sourcing est effectué, il devient alors possible de suivre et de piloter les informations.

Bilan carbone : place au plan d’actions !

« Nous avons retenu de ce bilan que nous ne pouvons agir sur le scope 3, à savoir les émissions indirectes des visiteurs. Par contre, sur le scope 2 relatif à nos émissions directes, nous pouvons agir concrètement ! » poursuit-elle. Et de préciser : « ce qui compte, c’est de pouvoir établir plusieurs bilans pour mesurer nos progrès et vérifier l’impact des actions menées. L’objectif, à terme, c’est le zéro carbone ! »

Dans le cadre de la mise en place du plan, l’Opéra national de Paris a également réfléchi à optimiser la production des données financières en vue d’établir un bilan carbone si possible automatisé. « Avec Cegid, nous avons inclus les conversions euros en CO2, mais nous cherchons aussi à collecter automatiquement des données précieuses sur la localisation des fournisseurs ou nos volumes d’achat. »

Toutes les entreprises ne sont pas encore aussi avancées dans cette réflexion. La nécessité d’un coordinateur en interne s’impose pour gérer ce projet, et se poser les bonnes questions :

• Quelles données de bilan sont importantes ? Sur lesquelles peut-on réellement agir ?
• Faut-il sourcer via le code APE ou via une adresse géographique ?
• Quelles informations saisir sans se noyer sous une masse de données ?
• Quelles sont les données non collectées aujourd’hui mais qui auront du sens pour réaliser le bilan carbone ?

Le futur de la CSRD reste à imaginer

Selon Emilien Patouillat, Responsable Comptabilité à l’Opéra national de Paris, trois bonnes pratiques doivent être mises en œuvre pour réaliser un bilan carbone complet :

1. Être pragmatique en initiant une démarche en interne,
2. S’informer sur les logiciels existants pour capitaliser sur la connaissance acquise des contraintes de votre environnement de marché,
3. S’équiper des bonnes solutions.

« Choisir un outil nativement connecté dans vos ERP représentera un gain de temps énorme, évidemment, ajoute-t-il, et ce afin de vraiment profiter de toutes les données disponibles. »

À l’Opéra national de Paris, les prochaines étapes vont se centrer autour de l’accompagnement des collaborateurs pour que ces derniers puissent également agir sur leurs émissions (d’un point de vue professionnel et personnel). D’où la question : « comment faire en sorte que des données comme le déplacement domicile/travail puissent s’afficher automatiquement sur l’ERP ? ».

Les équipes de Cegid travaillent déjà sur ces aspects puisque la solution de gestion de la mobilité Cegid Notilus permet aux utilisateurs de simuler leurs émissions de CO2 en fonction du mode de transport utilisé…