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Expertise Comptable

Quelles sont les attentes des futurs collaborateurs des cabinets d’expertise comptable ?

19 décembre 2019

4 min
Dire qu’il n’est pas facile de recruter des comptables en cabinet relève de l’euphémisme. Est-ce pourtant une fatalité ? Pas pour Jean-Luc Brunel, directeur du cabinet de recrutement Adex Conseil, spécialiste de l'expertise comptable, du commissariat aux comptes et de la compatibilité générale. Il dévoile tout (ou presque) ce qui se passe dans la tête des candidats aux professions comptables.

 « Je veux tout savoir avant de signer »

L’époque est à la transparence. Les candidats souhaitent ainsi savoir où ils mettent les pieds. Attendez-vous à des questions indiscrètes sur les performances du cabinet, la structure du portefeuille clients, et surtout son organisation : qui fait quoi ? Avec quels outils (logiciels) ? Quelles sont les perspectives de progression ?

Le conseil de l’expert :

« Rédigez une annonce parfaitement claire et sincère sur tous les points clés du poste : activité (comptabilité, paie, social…), lieu(x), expérience demandée… Puis sortez le grand jeu le jour de l’entretien, notamment en détaillant très précisément le package envisagé »

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« Je veux choisir tout de suite »

Impatient le candidat 3.0 ? Surtout conscient d’un rapport de force en sa faveur, et qu’il compte bien exploiter pour trouver rapidement le poste qui lui convient. Inutile donc de se lancer dans une longue série d’entretiens avant embauche : si vous souhaitez lui faire rencontrer plusieurs personnes, faites tous les entretiens le même jour.

Le conseil de l’expert :

« Le marché est tellement tendu que nous ne présentons qu’une poignée de candidat par poste, parfois même un seul, qui aura probablement plusieurs offres… Nous conseillons donc à nos clients de réagir vite : premier arrivé, premier servi ! »

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« Je veux pouvoir m’organiser comme je l’entends dans mon travail »

Liberté et autonomie sont plébiscitées par les jeunes générations. Il ne faut pas forcément le voir comme un défi à l’autorité ou une propension à l’inaction, mais plutôt comme un désir d’efficacité, de réalisation personnelle, et de sens au travail. Concrètement, les candidats évaluent ce point en se renseignant sur les outils digitaux collaboratifs et sur l’organisation du cabinet, voire en contactant des collaborateurs en place via les réseaux sociaux professionnel comme LinkedIn ou les plateformes d’évaluation comme Glassdoor.

Le conseil de l’expert :

« L’utilisation d’outils numériques est une condition nécessaire mais pas suffisante. L’autonomie doit être réelle : dans les plannings, les méthodes de travail, et bien sûr le temps de travail. 

Le credo de cette génération : travailler mieux, pour ne pas travailler plus. »

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 « Ma vie personnelle reste prioritaire »

Bonne nouvelle : le rush du début d’année, qui a fait fuir tant de comptables, est en passe de s’adoucir grâce au numérique. Mais les candidats attendent plus que la fin des « charrettes » : un job près de chez eux, facile d’accès (transports en commun, stationnement), avec des horaires flexibles (enfants, activités sportives), et le « droit » d’importer une partie de leur vie privée au bureau (coup de fil personnel, « pause numérique » sur les réseaux sociaux…).

Le conseil de l’expert :

« Le numérique offre de nouvelles perspectives RH qu’il faut exploiter : télétravail, temps partiel, travail collaboratif… Globalement, il nous semble que les cabinets doivent désormais raisonner en mode projet, c’est-à-dire privilégier la réalisation des tâches au temps de présence »

« Je veux être payé à la hauteur de mon apport »

Les collaborateurs ont bien compris les bénéfices qu’ils peuvent retirer de la digitalisation du métier : l’automatisation des tâches répétitives et un quotidien plus intéressant car basé sur le conseil et le suivi opérationnel des clients. Ils ont aussi saisi ce qu’en attendent les cabinets : fournir plus de valeur ajoutée aux clients… en partie grâce aux conseils fournis par les comptables ! Autrement dit : si je deviens consultant, payez-moi comme un consultant.

Le conseil de l’expert :

« Si la demande est légitime, elle implique néanmoins un minimum de compétences et d’expérience. Nous voyons dans cette attente les fondamentaux de l’évolution du collaborateur dans le cabinet. La digitalisation ouvre d’ailleurs les portes de l’activité de conseil à des candidats hors-secteur, qui bien que non comptables, peuvent suivre un client après une formation »

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« Je ne veux pas me spécialiser »

La spécialisation, pourtant considérée comme une évolution souhaitable par une partie de la profession, fait peur aux candidats. Bien sûr pour son côté répétitif et ennuyeux à terme, mais surtout pour la crainte d’une baisse de l’employabilité : difficile de convaincre un cabinet généraliste ou spécialisé dans les garages automobiles quand on sort de 10 ans de boulangeries.

Le conseil de l’expert :

« Les recrutements pour les cabinets spécialisés sont de loin les plus difficiles. En termes de RH, il nous semble préférable de proposer plusieurs spécialités dans un cabinet, et d’en ouvrir l’accès aux collaborateurs qui le souhaitent ».

En guise de conclusion, Jean-Luc Brunel se veut optimiste : « Plutôt que la pénurie de candidats, je préfère constater les progrès synergiques qui en découlent : de meilleurs employeurs et des collaborateurs plus épanouis. »

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