A quoi ressemblera le professionnel du chiffre de demain ?

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Le cabinet doit se préparer pour répondre de façon rapide et positive à la diversité de ses salariés, des missions proposées ou demandées par les clients. Il doit concilier réactivité et flexibilité liées à la transformation numérique du monde professionnel.

Les évolutions en matière de missions mais aussi de fonctions pour les collaborateurs, vont s’intensifier. Il convient pour l’expert-comptable et ses collaborateurs de développer et renforcer leurs compétences.

Hard skills / soft skills

Bien entendu, les compétences techniques, dites « hard skills », des collaborateurs et des experts-comptables sont indéniables. Longtemps privilégiées, ces compétences techniques, socles des diplômes de la profession, doivent désormais cohabiter avec de nouvelles capacités cognitives, émotionnelles ou encore comportementales, les « soft skills », afin de favoriser les interactions avec l’ensemble des acteurs professionnels (internes et externes).

Les « hard skills » sont les compétences formellement démontrables, nées d’un apprentissage technique, souvent d’ordre académique, et dont la preuve est apportée par l’obtention de notes, diplômes ou encore certificats.
Face à ces « hard skills » palpables, les « soft skills » sont plus diffuses et informelles, d’où leur qualificatif de « soft » (douces).

Dans ce monde nouveau où adaptabilité, collaboration et créativité deviennent des valeurs phares, concilier « hard skills » et « soft skills » est un impératif mais aussi un beau défi pour le professionnel du chiffre et ses équipes. Chaque intervenant doit savoir allier ces deux formes de compétences ; il n’est plus possible d’avoir dans une équipe des profils uniquement techniques et d’autres uniquement relationnels, chaque intervenant doit être une alchimie des deux domaines de compétences.

Afin de conserver et de développer ses parts de marché, le professionnel du chiffre doit donc maintenir et acquérir de nouveaux savoirs, de nouvelles capacités.

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Alors, quelles compétences pour le professionnel de demain ?

Outre son expertise métier, le professionnel devra développer des compétences ou capacités indispensables :

Se former en permanence aux nouvelles technologies et aux évolutions des systèmes d’information (factures électroniques, espaces d’échanges sécurisés, ERP…) ;
Maîtriser les principes de certains outils d’analyse de bases de données, et connaître les fondamentaux du Big Data et l’exploitation qui peut être réalisée des données, leur valeur ajoutée… ;
Connaître les principes de l’analyse statistique et ses recommandations d’utilisation ;
Être capable de bâtir ou d’élaborer un cahier des charges de veille technologique ;
Renforcer ses capacités de communication et d’interaction avec les autres ;
Posséder des bases en coaching de chefs d’entreprise.

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Ces compétences seront fondamentales dans un proche avenir si ce n’est déjà au présent, pour analyser et auditer les données comptables issues d’un FEC, ou prendre la mesure des risques inhérents à un système d’information mis en place par un client. À côté de ces compétences techniques indispensables, le professionnel du chiffre doit également pouvoir s’appuyer sur des compétences sectorielles accrues.

Certains cabinets sont obnubilés par les formations réglementaires qui, si elles sont souvent obligatoires, ne devraient représenter qu’une partie de l’investissement. Cette limitation représente un véritable danger car nos métiers vont changer.
Avec 25 à 40 % du métier de comptable qui va être reformaté dans les prochaines années, les cabinets doivent vraiment investir dans leurs actions de formation.
Ce qui est complexe est de parvenir à faire le lien entre la stratégie du cabinet et la manière dont il est possible de faire progresser ses talents. Un audit stratégique doit être réalisé pour élaborer les bons angles d’attaque sur l’acquisition de compétences.
Stéphane Raynaud, expert-comptable et secrétaire général chez ATH

Le numérique, un facilitateur d’apprentissage ?

L’apprentissage est devenu permanent. Comment le numérique peut-il être porteur de savoirs ?

Quitte à entreprendre une transformation digitale, autant aller au bout du processus et se tourner vers le digital learning. Le numérique modifie la manière de réaliser des apprentissages. Les outils digitaux impactent l’acte d’apprendre et viennent bouleverser la notion de temps d’apprentissage, de lieu, de technique…

Le digital learning est entré dans une nouvelle ère, l’apprentissage est devenu une réelle expérience sociale entre pairs, l’information n’est plus dispensée par un sachant unique. Il faut saisir les nouvelles opportunités de formation pour se construire un parcours d’apprentissage sur-mesure et flexible.

Enfin, le professionnel du chiffre peut également se tourner vers des « learning expeditions ». Des voyages sont ainsi organisés et proposent d’aller rencontrer d’autres professionnels à l’international pour partager leur pratique professionnelle et se challenger, une autre façon d’accéder au savoir.

Congrès digital des experts-comptables américains à San Francisco : le DCPA 2017. Cegid, Aprimex et la revue La Profession comptable ont ainsi organisé en 2017 un voyage d’étude auquel une trentaine d’experts-comptables ont participé. Cet événement, organisé chaque année par la profession comptable américaine, l’AICPA (American Institute of CPA), réunit les experts-comptables américains sur le thème du digital et de la transition numérique des cabinets d’expertise comptable.
L’édition DCPA17 se déroulant dans la Silicon Valley, des speakers leaders dans le domaine des technologies ont été mis à l’honneur. Durant ces trois jours, de nombreux intervenants prestigieux se sont ainsi succédé pour présenter leur vision d’avenir et les opportunités offertes par ces innovations technologiques.

Alors au fait, les Experts-comptables américains : un modèle à adopter en France ? à lire ici !

Profondément humain dans sa relation aux autres afin de se différencier de la machine et des plateformes automatisées qui pourront réaliser une partie des travaux, l’expert-comptable doit être un concentré d’hyper-compétences, un spécialiste de la recherche d’informations et du design de ces informations, ainsi qu’un excellent communicant. Une attention forte doit être accordée au lien relationnel tissé avec ses clients.

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