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Paiements du futur : une nouvelle carte à jouer pour les retailers

23 janvier 2017

4 min

Paiement mobile, monnaies virtuelles, objets connectés, biométrie… les moyens de paiements sont en pleine ébullition. Mais, par-delà le buzz ou le gadget, comment aborder cette abondance d’innovations pour les commerçants ?

Prendre un selfie pour régler ses achats. Le concept signé MasterCard avait fait couler beaucoup d’encre – mêlée d’ironie – au moment de sa sortie, il y a quelques mois. Il reste pourtant emblématique du renouveau qui anime les moyens de paiement. Désormais, ce sont les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) qui proposent leurs services de règlement en caisse.

Optimiser l’expérience client

Après Samsung, la marque à la pomme vient tout juste de lancer dans l’Hexagone son offre de paiement mobile sans contact, ApplePay. Dans la ligne de mire du géant : simplifier au maximum le geste d’achat (seamless) et fluidifier le passage en caisse. La banque australienne ANZ promeut ainsi, dans son dernier spot, la grande simplicité de ce nouveau moyen de paiement pour les consommateurs.

 

Un argument qui convainc les commerçants puisque, selon un sondage de l’institut Ipsos en 2015, 44 % d’entre eux sont persuadés que le paiement mobile représente une opportunité pour améliorer et fluidifier la relation client. « La tendance est là : aujourd’hui consommateurs et retailers demandent de nouveaux moyens de paiement innovants, rapides, faciles d’accès et cross-canal. Tout l’enjeu consiste cependant à proposer de vrais services à valeur ajoutée. La réussite ne passera pas par le seul service de paiement – aussi simple soit-il. Il faut promouvoir les bénéfices que le consommateur en retire. Dans le cas des offres de type ApplePay, il s’agit de la réunion des cartes de fidélité et de la carte bancaire. Pour les offres de wallet, des services de geofencing ou d’offres promotionnelles personnalisées peuvent achever de convaincre les clients finaux », détaille Éric Jaspart, chef de produit Point of Sales chez Cegid Group.

L’éternel défi de la sécurité

Reste un challenge permanent : celui de la sécurité, ou plutôt de la confiance dans la sécurité des paiements. « Le principal défi de ces nouvelles solutions reste de séduire les consommateurs à propos de la sécurité des transactions et du respect de la vie privée », insiste l’expert. C’est la raison pour laquelle, les offres proposées – quelques fois en marque blanche – par des banques reconnues rassurent les clients finaux. Dans ce cas, le consommateur paye grâce à l’application fournie par l’établissement bancaire.

 

Le principal défi de ces nouvelles solutions reste de séduire les consommateurs.

 

Toutefois, « Il y a un très fort travail de pédagogie. Il ne faut pas croire que c’est gagné, autant aux États-Unis qu’en Europe », déclarait ainsi Gilbert Arir, directeur général du Groupement des cartes bancaires lors d’une conférence sur le sujet en avril 2015. Pour cela, les marques doivent convaincre et se lancent régulièrement dans des campagnes qui promeuvent cet aspect « aussi sûr qu’une carte bancaire », comme affirmé par l’offre Kix de BNP Paribas.

Les fintechs, de nouveaux venus dans le monde du paiement

Après les GAFA et les banques traditionnelles, le monde du paiement voit, depuis quelques années, de nouveaux acteurs débarquer avec pertes et fracas : les fintechs. Ces start-up spécialisées dans la finance proposent des services de paiement innovants. Curve rassemble toutes les cartes bancaires et de fidélité en une. Dynamics Inc. met au point une carte « hybride » se transformant en CB à la demande. Les start-up Square, Poynt et Clover proposent des terminaux de paiement adaptés aux technologies NFC pour les points de ventes.

 

Parmi les nombreuses start-up lancées ces dernières années, très peu passent le cap du premier anniversaire.

 

D’autres encore misent sur les wearables pour régler les achats comme la britannique Kerv et sa bague connectée. « S’attaquer au paiement lorsque l’on est une start-up reste très complexe. Difficile d’installer une légitimité et une confiance quand on est un pure-player naissant. C’est bien la raison pour laquelle, parmi les nombreuses start-up lancées ces dernières années, très peu passent le cap du premier anniversaire. Conséquence : les commerçants ne doivent pas se précipiter vers ces nouvelles solutions. Il leur faut cependant observer avec attention cette scène de fintechs qui dynamisent et révolutionnent peu à peu le marché du paiement avec notamment la biométrie, la reconnaissance faciale ou vocale (Talk to Pay). La transformation du paiement sera technologique mais également générationnelle car les retailers devront s’adapter à leur future clientèle » explique Éric Jaspart qui précise tout de même que toutes les régions ne sont pas tout à fait au même niveau dans le domaine.

 

« L’exemple à suivre en matière de paiement par mobile reste l’Asie et plus particulièrement la Chine – le plus grand marché domestique de smartphones au monde – où plus de 50 % des achats de biens et services sont réalisés via le smartphone avec des opérateurs cross-canal tels que Alipay (groupe Ali Baba) et WeChat (réseau social de Tencent). Actuellement, ces opérateurs partent à la conquête du monde et plus particulièrement de l’Europe pour satisfaire la demande de leurs clients chinois voyageurs. À noter que l’Inde a également une progression à trois chiffres dans ce domaine. »