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Optimisation des stocks et achats : comment anticiper la reprise d’activité ?

28 mai 2020

5 min
La crise du Covid-19 a bouleversé l’ensemble des chaînes de production. Ruptures de stocks et difficultés d’approvisionnement, en particulier dans la grande distribution, révèlent les fragilités des supply chains. Si le législateur a mis en place des mesures de soutien pour amortir le choc, reste à repenser les organisations et le management au sein des entreprises pour les rendre plus agiles et résilientes.

Crise sanitaire : témoin de la faiblesse de certains processus au sein des supply chains

L’actuelle crise du Covid-19 a créé de fortes tensions sur les approvisionnements, obligeant les entreprises à revoir leur organisation et à appliquer des méthodes de gestion de crise. L’impact de cette épidémie s’est, en effet, fait nettement ressentir sur la consommation des Français dès la première semaine du confinement, décrété le 17 mars.

La crise du Covid-19 a en effet mis en exergue les fragilités des circuits de livraison traditionnels et les limites de nos modèles de production.

En seulement 7 jours, l’institut Nielsen avait enregistré jusqu’à 30 % de ventes supplémentaires dans le commerce alimentaire (dues à un comportement des ménages peu imprévisible), provoquant des phénomènes de ruptures de stocks. Ces pics de consommation ont bouleversé les habitudes de production et de livraison des entreprises qui, en période de post-confinement, continuent de naviguer à vue, au gré des derniers signaux en provenance du marché.

Turbulences au niveau des achats et baisse du carnet de commandes : quels effets sur les entreprises ?

Nombre d’entreprises impactées par le covid-19 sont confrontées à des difficultés d’exécution contractuelle, pour elles-mêmes (impossibilité d’honorer une commande client) ou pour leurs fournisseurs (annulation ou report de leurs achats). Les mesures sanitaires gouvernementales impactent l’exécution des contrats et, depuis le 28 février dernier, les cas d’infections par le virus Covid-19 ou les difficultés inhérentes à la mise en place de ces mesures relèvent de « la force majeure ». En effet, la responsabilité du titulaire peut être exonérée pour les entreprises, en particulier au regard des marchés publics de l’État.

En complément de la mise en œuvre de la Force majeure (ou si celle-ci n’est pas reconnue), le gouvernement prévoit pour le titulaire du marché une indemnité d’imprévision lorsque les difficultés d’exécution ont entraîné un bouleversement de l’économie de son contrat. Ce moyen d’atténuer l’impact des engagements non tenus par les différents acteurs économiques ne fait que renforcer la nécessité d’améliorer durablement la capacité de résistance des supply chains.

Les supply chains : au cœur des remises en question… et des pistes d’amélioration

Les mesures de soutien gouvernementales ne suffisent pas à maintenir l’activité au sein des entreprises. Celles-ci sont amenées à se réorganiser en interne pour protéger leurs salariés et leur outil de production, et limiter ainsi les pertes. La situation exceptionnelle incarne une opportunité de changement et d’amélioration des processus afin d’apporter davantage de maîtrise aux entreprises.

  • En ayant une vision globale de la supply chain, il est plus facile d’identifier les « bottlenecks » et points de tension et de les prioriser. Cette visibilité sur les capacités présentes et à venir (stocks et ruptures potentielles), ainsi que sur les actions de sécurisation à mener s’obtient par une étroite collaboration avec les partenaires privilégiés. Les méthodes de planification telles que le S&OP (Sales & Operations Planning) sont ainsi amenées à évoluer pour s’adapter, encore plus vite, à la réalité économique des entreprises concernées. Ce qui implique ensuite une certaine souplesse dans le management des organisations, pour être toujours plus agiles et collaboratifs.
  • En outre, le besoin de sécurisation des approvisionnements et de rééquilibrage des capacités va orienter les entreprises vers de nouvelles alternatives, notamment des circuits potentiellement plus courts et optimisés (limités à l’Europe ou recentrés sur des produits clés) pour réduire les effets de dépendance vis-à-vis de la Chine. L’hypothèse d’une réindustrialisation partielle n’est pas à écarter tant la mondialisation des échanges repose sur des facteurs extérieurs, indépendants de nos gouvernances. Préparer l’avenir signifie donc de revoir, voire d’assouplir, nos modèles de gestion des entreprises et de production, de façon à les rendre plus agiles et résilientes. Un site de production devra, par exemple, pouvoir assurer la fabrication de ses produits les plus rentables ou les plus demandés, dans un délai raisonnable, grâce à des méthodes et arbitrages au préalablement définis.
  • Enfin, des calculs de stock tampon minimal par offre, gamme et article seront susceptibles d’améliorer la résilience de la supply chain, pour réagir efficacement le cas échéant, face à des tensions liées à la demande ou à des retards d’approvisionnement.

Focus
STEF : une cellule de crise pour informer salariés et partenaires

La grande distribution est en première ligne du Covid-19 et avec elle, ses prestataires logistiques. Stef, spécialiste de la logistique sous température contrôlée, a mis en place un plan de continuité d’activité qui s’appuie sur une cellule de crise. « Depuis le 22 février, cette cellule créée au sein de notre groupe se réunit tous les jours. Ses objectifs sont de communiquer à nos personnels des informations sur le virus, de prévenir le risque de contagion au sein de nos équipes et d’adapter nos organisations », explique Stanislas Lemor, président-directeur général de STEF. Cette cellule a pour rôle d’informer quotidiennement ses clients de l’industrie agroalimentaire et de la distribution pour anticiper sinon alerter sur les difficultés rencontrées sur la chaîne. Parmi elles, le risque de perturbation des organisations lié aux mesures de prévention sanitaire imposées par le gouvernement. Une autre mission allouée à cette cellule de crise est la continuité des systèmes d’information du groupe, TMS et WMS qui supportent ses flux logistiques en particulier. Comme beaucoup actuellement, c’est au moyen d’équipes distantes que le prestataire les pilote. « Cette capacité à gérer nos systèmes d’information à distance est en cours d’achèvement » reconnaît le dirigeant.

Source : https://strategieslogistique.com/

Prévoir les scénarios et posséder les moyens d’anticipation dont les fonctions achats et approvisionnements ont besoin, impliquent, la mise en place d’un management de la continuité, capable de former les équipes aux méthodes, et d’outils efficaces pour l’analyse et la prise de décision en temps réel. L’enjeu majeur de cette sortie de crise sera de rendre nos entreprises plus fortes face aux futures épidémies et autres turbulences mondiales à venir.

Une approche de la reprise orientée métier vous tente ?

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