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Finance & Fiscalité

Dans les coulisses d’un Groupe qui se prépare à passer à la norme IFRS 16

22 décembre 2017

4 min

La norme IFRS 16 sur les contrats de location, publiée le 13 janvier 2016, entrera en vigueur dans les comptes des exercices ouverts à partir du 1er janvier 2019. Cette norme impose la comptabilisation au bilan du preneur de tous les contrats de location. Il en résulte, pour ces derniers, que la distinction entre les locations simples et les locations financement, disparaît. Thierry Luthi, Directeur Administratif et Financier du Groupe Cegid s’exprime sur la norme IFRS 16 et ces impacts pour les Groupes.

 

Dans quelles mesures un groupe est-il concerné par la norme IFRS 16 ?

Ce qu’il faut bien comprendre c’est que ce retraitement de biens n’est pas nouveau en consolidation.
Avec le fameux retraitement du crédit-bail, on considère en acquisition des biens qui par contrats de crédit-bail sont en logique de quasi acquisition.
Cette approche comptable est renforcée maintenant par la norme IFRS 16, qui impose finalement de devoir réaliser une forme d’impairment test permanent des biens en location. C’est là quelque chose de nouveau.
Cela implique des techniques d’évaluation financière que nous devons désormais intégrer dans nos méthodologies de calcul. Le but de ces techniques est de répondre aux besoins d’arrêté des comptes mais aussi à des besoins d’anticipation lorsque l’on fait des plans de financement ou des plans d’investissement.
Des questions vont devoir se poser : Quel est le coût de mon capital ? Quel est le coût de mon investissement ? Comment peut-il s’évaluer dans le temps ?

Pour le Groupe Cegid les impacts sont directs sur nos biens loués. Nous avons des loyers immobiliers, loyers matériels (Ressources IBM, parc matériel, usage de logiciels informatiques…) ce qui représente des montants significatifs de contrats de location. Il est donc nécessaire pour nous d’anticiper la norme IFRS 16. Dans certains Groupes la dette peut être doublée, il faut donc être vigilant.

En tant que DAF, mon conseil est bien entendu, de ne pas attendre. 2019 c’est demain, il faut anticiper cette norme dès à présent.

 

Quelles sont les opportunités et les contraintes liées aux normes IFRS 16 ?

Le fait d’avoir un actif clairement identifié ne fait de mal à personne, donc cette norme peut être une opportunité pour traiter des sujets liés à l’actif. Toutes les entreprises ont un avantage à faire cela, qu’elles soient soumises à l’IFRS 16 ou pas d’ailleurs.
Cette norme s’avère être un véritable bénéfice pour que les différentes parties prenantes de l’entreprise puissent mieux dialoguer.
De plus, je pense que ces normes IFRS sont un moyen d’intégrer la substance juridique dans la reconnaissance et la comptabilisation des flux économiques. Par l’identification dans la « substance juridique des contrats » de ce qui concerne la formation, la part de services, la mise à disposition d’un bien.

Cette norme va provoquer une augmentation de la masse du bilan à l’actif et au passif. Elle implique également un élément différenciant sur le compte de résultat. Une partie qui était avant en charge sera désormais déclassée ce qui allègera l’EBE et passera dans la partie dotation des amortissements.
Ceci va rendre les choses un peu plus complexes car, l’EBE qui était le premier élément de génération de cash va être déclassé et un écart va apparaître entre la traduction de l’EBE et la génération de cash-flow. Sur le plan analytique, on aura une ligne de loyers payés qui permettra d’avoir une vraie lecture des flux financiers embarqués dans l’EBE mais pas directement présents. D’où l’intérêt d’anticiper le sujet de la nouvelle norme IFRS par rapport au budget. Pour bâtir le budget 2018, il faudra prendre en compte cette nouvelle norme qui pourra engendrer d’importantes variations comptables.

 

Quelles sont les grandes étapes de préparation à la nouvelle norme IFRS 16 ? Et comment une solution informatique peut-elle aider à anticiper au mieux ?

Je pense qu’il y a deux grandes étapes pour se préparer et un logiciel métier s’avère être un atout de taille afin de faciliter l’intégration de cette nouvelle norme.

La première étape est de faire un inventaire sur les contrats de location. Un logiciel qui recense la totalité des actifs est un atout de taille. Cela peut être un inventaire direct, opérationnel, par exemple un module qui gère directement le parc de véhicules, le parc de matériel ou encore les loyers. Les différentes sources de ces différents contrats peuvent se retrouver dans un environnement commun afin de faciliter l’inventaire et la gestion.

La seconde étape est la simulation. Toute entreprise doit simuler l’impact de cette norme sur les éléments comptables et financiers. Dans ce cas, un logiciel dédié doit permettre de faire de la simulation sur le bilan, l’EBE, les amortissements et le compte de résultat.

Après, l’entreprise doit pouvoir l’intégrer dans une logique de consolidation.
Un logiciel de consolidation permet d’avoir une vision globale sur le groupe. Suite au travail fait sur les données financières, il doit aider à la construction des ratios bancaires pour faciliter ensuite le dialogue avec les banques. Il faut passer dans une logique de communication avec toutes les parties prenantes du Groupe !