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Interview : Un ERP composable et « ouvert vers l’extérieur »

4 novembre 2020

6 min
L’ERP est présenté comme une solution clé-en-main pour toute entreprise qui souhaite simplifier le pilotage de ses activités. Toutefois, dans un contexte de transformation digitale, cela soulève de nombreuses questions, aussi bien sur la technologie, le rôle des acteurs ou les bénéfices attendus.

Lors de son intervention à l’occasion de la 1ère édition des « Rencontres du digital et de la finance d’entreprise » organisée par la DFCG, Norbert Jamet, Chef de Produit Marketing ERP chez Cegid, a décrypté pourquoi l’ERP est considéré comme la pierre angulaire de la mise en place de solutions digitales dans l’entreprise.

Retour sur cette intervention, à travers une interview de l’expert :

Q.1- Pouvez-vous nous faire un rapide historique de l’ERP ?

Norbert Jamet : « Il faut savoir que les ERP sont sur le marché des systèmes de gestion depuis 20-30 ans maintenant. À l’origine, conçus sur des architectures très monolithes, les ERP ont évolué au gré des demandes des entreprises.

À l’époque, ils faisaient figure de révolution pour les Directions. Imaginez : un seul outil qui agrégeait toutes les données, facilitait la prise de décision et possédait un référentiel unifié. C’était déjà un grand pas en avant pour les structures !

Avec les années, on a du faire face de plusieurs limites : En particulier celle qui établissait que ces ERP n’étaient pas conçus pour intégrer aisément des briques externes spécialisées pour répondre à des besoins métiers propres à certains secteurs d’activités. Pire, ces interfaces s’avéraient coûteuses à maintenir sur la durée et exigeaient une réactualisation lors de chaque montée de version. La nécessité de proposer une nouvelle approche s’est donc vite fait sentir. »

Q.2 – C’est à ce moment-là qu’ont émergé d’autres modèles ?

NJ : « Exactement, via une évolution qui s’est opérée en plusieurs séquences : On est ainsi passé de l’ERP intégré, à l’ERP modulaire et plus récemment à l’ERP composable qui incarne l’évolution la plus aboutie à ce titre.

Le point de départ : l’ERP intégré. Il concentre en un outil unique la réponse unifiée à l’ensemble des besoins de l’entreprise et permet par ce biais une rationalisation des processus, une unicité de l’information pour des prises de décisions facilitées. Son principal tendon d’Achille, une capacité d’interopérabilité avec des applications externes difficile à orchestrer.

Ensuite, on a vu apparaitre la seconde génération d’ERP modulaires, c’est-à-dire qui fonctionne avec des modules qui s’activent dans une logique un peu plus « à la carte ». Dans cette évolution, l’ERP s’entrouvre : il se caractérise par ses modules activables mais également par des capacités de personnalisation plus accessibles qui autorisent des adaptations des comportements applicatifs de l’ERP en fonction des besoins spécifiques de l’entreprise.

La relation avec des briques externes devient plus aisée en s’appuyant sur des connecteurs prévus par l’éditeur. Cette approche repose sur des partenariats noués avec des solutions complémentaires à l’ERP qui vont permettre de compléter avantageusement sa couverture fonctionnelle.

Aussi intéressante soit-elle, cette première évolution ne résout pas tous les problèmes : d’une part, elle repose souvent sur une architecture d’ancienne génération qui fait l’objet d’optimisations, et d’autres part, l’ERP et ses utilisateurs restent tributaires des évolutions et de la feuille de route des éditeurs pour disposer de nouveaux connecteurs. Le client ne peut pas le faire en toute autonomie. »

« Créer un ERP qui répond au doigt et à l’œil aux Directions »

« Avec la prise en compte des nouvelles technologies digitales au sein d’architectures repensées à leur source, l’ERP devient désormais composable. On est passé de l’approche par module à l’approche par composant. Mais surtout, on peut enfin capitaliser sur une architecture 100 % ouverte et un ERP connecté.

L’ERP est un socle auquel on ajoute des briques issues de n’importe quel éditeur via des API. Pour réaliser une telle connexion, les éditeurs peuvent s’appuyer sur 2 modèles : soit ils constituent leur écosystème d’applications partenaires et développent une marketplace qu’ils ouvrent à leurs clients ; soit ils développent un connecteur personnalisé lorsqu’ils ne connaissent pas la solution demandée par le client. L’objectif ? Créer un ERP qui répond au doigt et à l’œil aux Directions. »

Q.3 – Quels sont les impacts d’un ERP ouvert et aussi bien composable que digital ?

NJ : « C’est toute l’orchestration des collaborations au sein de l’entreprise et avec son écosystème qui change. La chaîne devient vertueuse puisque nous sommes en temps réel. Quand, dans notre vie quotidienne, on interagit avec notre environnement en direct, il faut pouvoir le faire dans son métier. Dorénavant, les collaborateurs et les Directions veulent du temps réel pour avoir une meilleure efficacité opérationnelle.

 

L’ERP composable moderne offre une expérience optimale pour ses utilisateurs : des potentiels d’usage inédits, des libertés nouvelles au sein des directions d’entreprise… »

Q.4 – Comment une brique s’intègre-t-elle à un ERP ouvert et composable ? Et dans quel délai ?

NJ : « Comme pour l’ERP modulaire, les éditeurs labélisent des connecteurs pour chaque application pour lesquelles il existe un schéma prédéfini de collaboration. Cela, dans l’optique de proposer ce connecteur à tous leurs clients qui sont intéressés de bénéficier d’une intégration standard de leur application métier avec leur ERP… et ne souhaite pas réinventer (ni financer) la roue. »

« La durée de réalisation d’un connecteur n’est jamais très longue, mais tout dépend bien évidemment du volume de flux et de leur complexité qu’il y aura à manager entre l’application concernée et l’ERP. Dans un schéma simple avec peu de flux, on peut estimer à 2 à 3 jours d’effort de conception.

Ce qui intéressant et singulier à une offre 100 % Cloud de nouvelle génération c’est vraiment son ouverture native, qui se traduit par un champ des possibles sans limites : 100 % des données de l’ERP sont ainsi interopérables par API. Les connecteurs mis en œuvre peuvent donc lire, écrire, amender et créer des données sans problème. Des contrôles métier sont également gérés directement par la plateforme au niveau des flux d’API pour garantir l’intégrité des données au sein de l’ERP. »

Q.5 – Quel est le temps de mise en place moyen d’un ERP ouvert ?

NJ : « C’est assez variable en fonction des typologies d’entreprises. Par exemple, dans son processus de digitalisation, une PME a besoin de fonctionner en cycles courts selon une logique de ROI rapidement quantifiable. Grâce à l’ERP composable, les éditeurs proposent des modèles de déploiement Agiles avec des sprints courts et un livrable à l’issue de chaque sprint. Quand un premier module est en run (production), on peut alors se concentrer sur un autre afin d’élargir la couverture fonctionnelle de l’ERP et ainsi de suite.

« On est capable de renouveler l’édifice de l’ERP sans mettre en rupture la structure. »

Lorsque l’on travaille comme ça, on est capable de renouveler l’édifice de l’ERP sans mettre en rupture la structure. Aujourd’hui, le Cloud affranchit les PME de la contrainte de l’infrastructure. Les clients peuvent toucher du doigt les bénéfices du digital : des usages mobiles disponibles dans l’immédiat et des workflows qui permettent d’interagir en temps réel. »

Un dernier mot sur les ERP ?

NJ : « Les ERP sont plus ouverts que jamais et les technologies sont arrivées à maturité, c’est le moment pour les clients d’en profiter, de se renouveler, quel que soit leur métier. Le marché n’attend pas, il faut prendre les devants. »

 

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