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Gestion de crise : comment continuer à assurer la santé et la sécurité sur le lieu de travail ?

15 avril 2020

5 min
Quel que soit le contexte, l’entreprise a l’obligation légale d’assurer la santé et la sécurité de ses salariés. Elle doit renforcer ses actions en temps de crise - notamment sanitaire - afin de permettre aux collaborateurs de travailler dans les meilleures conditions possibles. Quelle est la feuille de route à suivre ?

Santé et sécurité en entreprise : par où commencer ?

La sécurité et la santé des collaborateurs font partie des enjeux majeurs des entreprises. Et ce, quel que soit le contexte. En effet, selon l’article L4121-1 du Code du travail, l’employeur doit prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». A ce titre, il doit mettre en place des actions de prévention des risques professionnels, informer ses collaborateurs, les former mais aussi établir une organisation du travail adéquate et fournir les moyens adaptés pour répondre à ces défis.

La loi précise que l’employeur doit aménager « ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes ». Il a alors « une obligation de moyen renforcée : l’employeur peut s’exonérer de sa responsabilité en prouvant qu’il a mis en œuvre les mesures de prévention ».

Mais comment s’y prendre pour assurer cette obligation légale ? Tout d’abord, il convient d’évaluer les risques au sein de votre organisation. Vous devez établir et tenir à jour le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER). Il faut alors réaliser l’inventaire des dangers potentiels pour la santé de vos collaborateurs. Puis effectuer une analyse de ces risques. Vous pourrez ensuite vous appuyer sur cet audit interne pour élaborer votre plan d’action en matière de prévention, de formations, de communication, d’aménagement des postes de travail…

Adapter votre politique de sécurité et de santé des collaborateurs en temps de crise

Tous les jours, l’entreprise est susceptible de faire face à un nouveau risque, qu’il soit interne ou externe. Même si elle ne peut pas anticiper tous les cas de figure, mieux vaut se préparer au pire. En pleine crise du coronavirus, les entreprises dites « particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation et à la continuité de la vie économique et sociale » voient leur activité maintenue, obligeant les collaborateurs à rompre le confinement imposé par le gouvernement.

Ces entreprises qui ne peuvent pas recourir au télétravail pour 100 % de leurs collaborateurs doivent se poser une question essentielle : comment garantir ou continuer à garantir la sécurité et la santé de leurs salariés ? Disposez-vous de masques, de gants ou de gel en quantité suffisante pour assurer ce prérequis ?

En cas de crise, quelle qu’elle soit, pandémie ou autres circonstances exceptionnelles, les entreprises doivent s’adapter à la situation en réévaluant les risques. Dans le cas présent, s’assurer du respect de la distanciation sociale (minimum un mètre entre chaque collaborateur) et plus globalement des gestes barrières se révèle également essentiel. Le gouvernement préconise ainsi de « limiter au strict nécessaire les réunions, éviter les regroupements de salariés dans des espaces réduits, éviter les déplacements ». Mais aussi d’approvisionner les collaborateurs en matière de savon, gel, mouchoirs ou encore sacs poubelle afin de garantir l’hygiène sur le lieu de travail.

A chaque entreprise, en fonction des caractéristiques spécifiques qui la composent, de mesurer et surveiller de nouveaux indicateurs en cohérence avec la situation vécue.

Dans la grande distribution, l’état invite les magasins à « ouvrir une caisse sur deux et demander aux clients de passer par une travée vide avant de récupérer leurs achats sur la caisse où ils ont été scannés par le caissier ». Quand dans le secteur de la logistique, le gouvernement recommande de « réaliser les chargements et déchargements de camions par une seule personne en s’assurant de la mise à disposition d’aides mécaniques ».

La confiance, facteur essentiel de la gestion de crise

En tant qu’employeur, comment gérer le fait que des salariés vont peut-être mettre leur santé en danger en se rendant au travail ? Il y a un lien de subordination, et ce, même si le sentiment d’horizontalité existe. Aussi, les collaborateurs doivent avoir confiance dans la capacité de leur employeur à assurer leur sécurité et à préserver leur santé. Auquel cas, ils pourraient bien exercer leur droit de retrait. En effet, un salarié peut y recourir si la situation présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé.

Les liens de confiance ne se créent pas du jour au lendemain et reposent sur des preuves – en l’occurrence matérielles. L’entreprise doit communiquer en continue avec ses collaborateurs pour leur dire ce qui a été fait ou ce qui est prévu, mais aussi réaliser des formations pour préparer au mieux les équipes aux nouvelles conditions de travail.

La communication RH se doit d’être exemplaire. Le diable se cache dans les détails. Aussi, dans le cadre de la crise sanitaire actuelle, faire parvenir les justificatifs de déplacement professionnel aux collaborateurs concernés en temps et en heure voire même faire suivre les nouvelles versions de l’attestation de déplacement dérogatoire s’avère indispensable.

Le gouvernement rappelle aussi que le dialogue social reste primordial en temps de crise. Représentants du personnel ou encore CSE « sont bien placés pour aider à identifier les situations à risque au quotidien et la faisabilité réelle des actions », peut-on lire sur les outils de communication mis à disposition des employeurs.

Leur concours se révèle important pour mettre à jour le DUER et les nouvelles actions à mettre en place. Partager la documentation réactualisée liée à la sécurité et à la santé permet de rassurer les collaborateurs et prouve que l’entreprise consacre bien les moyens adaptés que la situation exige.

Parce qu’elle marque une rupture avec le fonctionnement habituel de l’entreprise, une crise se révèle de fait déstabilisante. L’organisation se doit d’être proactive – ou au moins réactive – pour maintenir son activité. Elle doit compter sur toutes les forces en présence pour relever un quelconque défi imprévu.

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