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Expertise Comptable

Les 5 partenaires incontournables de l’expert-comptable de demain

3 février 2020

6 min
L’avenir des cabinets d’expertise comptable s’annonce chahuté par quelques nouveaux arrivants et des nouvelles pratiques entrepreneuriales, ainsi que par l’arrivée massive et rapide du digital, qui libère les données. L’Ordre appelle ainsi les experts-comptables à se placer au « cœur de ces flux » numériques. Cette volonté doit donc s’accompagner de la mise en place de partenariats avec des prestataires spécialistes utiles à l’activité et au développement des entreprises clientes des cabinets. Un vaste sujet, que l'on peut malgré tout appréhender avec 5 familles de partenaires indispensables, que défriche Mathias Besson, responsable du numérique chez Je suis ton DAF (by Biais-Sauvêtre et associés).

1/. Les partenaires « historiques » de l’expert-comptable

Inutile en effet de jeter le bébé avec l’eau du bain : les alliés naturels de l’expert-comptable sont bien sûr toujours dans la course. On y trouve notamment la sphère juridique, avec les avocats d’affaires (Fusacq, transmission, contrats…), les fiscalistes, les spécialistes en droit du travail, etc. mais aussi les huissiers et les cabinets de Propriété Intellectuelle/Industrielle. N’oublions pas les partenaires financiers, en particulier les banques pour le financement et le crédit management, mais aussi les compagnies d’affacturage, de crédit-bail, les courtiers en crédit… Enfin les organismes de financement public, para-public et privé, présents localement, sont désormais incontournables : Bpifrance, régions, agences de développement, fonds d’investissement, réseaux de business angels…

Le mot de l’expert :

« Si ces partenaires sont en général déjà en relation avec les cabinets, il me semble que la nature des relations avec eux est amenée à évoluer. La simple recommandation devrait laisser place à des associations plus profondes et structurées, par exemple autour d’outils et/ou d’offres co-brandées. »

2/. Les partenaires digitaux

En toute logique, les experts du numérique sont les nouveaux partenaires principaux des cabinets véritablement engagés dans la transition digitale. Le vocable « numérique » regroupe cependant des disciplines et des compétences très diverses, et (quasiment) impossible à retrouver chez un seul et même (super) DSI1 ! En effet, tous les cabinets comptables ne peuvent pas s’offrir à plein temps :

  • un spécialiste des systèmes d’information comptables : la distinction est d’importance car le DSI comptable doit non seulement connaître l’informatique « en général », mais aussi les spécificités des multiples briques logicielles qu’il doit faire communiquer, et les arcanes de la comptabilité, sans oublier une solide veille technique et réglementaire.
  • un formateur/support technique pour apprendre au personnel ainsi qu’aux clients à manipuler les logiciels, et les assister au quotidien.
  • un spécialiste réseau/télécom pour organiser et sécuriser les transmissions d’information entre le cabinet, ses clients, et ses fournisseurs de services digitaux.
  • un pro de la cyber-sécurité pour garantir l’intégrité des données.
  • un data-scientist pour gérer les flux de données massifs et aider les clients à comparer leurs performances à celles de leur secteur.
  • un délégué à la protection des données (DPD, ou DPO pour Data Protection Officer), obligatoire pour respecter le RGPD du cabinet…et bien souvent celle des clients.

Heureusement, de nombreuses entreprises, ainsi que des indépendants proposent ces services dans toutes les régions de France. L’occasion d’essayer le temps partagé ?

Le mot de l’expert :

« Cet éclatement des compétences va de pair avec la forte expertise nécessaire pour atteindre la performance numérique. Un informaticien généraliste aura du mal à tout gérer… Une solution peut consister à créer un poste de Responsable du numérique, qui jouera le rôle de chef d’orchestre avec tous ces spécialistes.»

Pour aller plus loin : Cybersécurité : experts-comptables, devez-vous passer à la norme ISO 27001 ?

3/. Les entreprises fin-tech « compatibles »

Si certaines start-up se positionnent clairement comme des concurrentes des experts-comptables, un grand nombre de fin-tech restent tout à fait fréquentables, et offrent des services innovants et utiles pour les cabinets et/ou leurs clients. On y trouve par exemple des plateformes de crédit management (notation, estimation du risque client), de relance et de recouvrement, d’assurance de crédit client… ou encore de règlement de factures récurrentes, de paiement par e-mail, de cost killing, d’économie circulaire, etc. Ajoutons par extension quelques legal-tech comme les librairies de documents types, les chatbots d’assistance, la génération automatique de contrats, ou encore la signature électronique. Le choix est (trop) vaste : chaque cabinet devra identifier les outils et services les plus utiles à sa typologie de clientèle.

Le mot de l’expert :

« La difficulté réside ici dans l’ajustement entre innovation et pérennité des services tant le secteur est en effervescence : de nouvelles plateformes arrivent en permanence, d’autres disparaissent ou fusionnent. Le choix du bon partenaire doit donc être mené avec circonspection. Mais certains de ces outils restent d’une efficacité bluffante. »

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4/. Les pros des RH

Si les cabinets ont souvent développé quelques compétences en droit du travail au travers de leur département « social/paie », la majorité n’en sont pas pour autant des spécialistes des ressources humaines. Pourtant il s’agit là probablement du sujet n°1 pour les PME : l’étude Bpifrance de 20182 révélait ainsi que « plus des trois quarts des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) éprouvent des difficultés de recrutement, et 42 % d’entre elles ont déjà fait face à des départs de salariés clés, des problèmes qui empêchent ces entreprises de croître ». La solution ? Cap sur les HR-tech : plateformes de multi-posting (diffusion multiple et automatisée d’offres d’emploi), outils de mesure de la qualité de vie au travail (QVT), cabinets de recrutement en ligne, formation via des dispositifs numériques (smartphone, gamification3…). La « marque employeur » des clients du cabinet s’impose également comme un nouvel enjeu, auquel des partenaires comme des agences de communication digitale peuvent répondre avec des solutions mixant contenus, animation des réseaux sociaux, gestion de la e-réputation, etc.

Le mot de l’expert :

« L’attente des dirigeants de PME envers les cabinets nous semble forte sur les sujet RH. Voilà pourtant un sujet très éloigné de nos compétences « de base », qui nous pousse à trouver des partenaires de confiance et de proximité. C’est aussi une nouvelle forme de responsabilité : recruter un collaborateur clé est un acte hautement stratégique. »

Lire aussi : Découvrez l’avenir des collaborateurs paies avec cette anticipation de leur quotidien en 2025

5/. Les « cocooneurs » de dirigeants

Peut-on encore parler de la solitude des dirigeants ? Pourtant le nombre de clubs d’entrepreneurs ne cesse d’augmenter. Et oui, les patrons aussi aiment qu’on s’occupe d’eux ! Les cabinets peuvent donc trouver un intérêt à bien connaître les différents réseaux d’entrepreneurs dans leur région pour orienter au mieux leur client. Mais il reste un sujet important pour les dirigeants, et dont ils parlent déjà souvent avec « leur » expert-comptable : la gestion de leur patrimoine, leur fiscalité personnelle, leur divorce, leur retraite… Si les cabinets ne vont pas se transformer en CGPI4 ou en Family Office, ils peuvent néanmoins identifier les plus performants de leur secteur pour les présenter à leurs clients.

Le mot de l’expert :

« L’expert-comptable est d’abord le partenaire de l’entreprise, et pas du dirigeant, qui d’ailleurs ne fait pas tant la distinction. Nous entendons tous les jours que sa boîte, c’est sa vie… son bébé. Nous pensons qu’il y a là un important levier de fidélisation, en aidant les dirigeants à mieux synchroniser la stratégie de l’entreprise avec leurs objectifs personnels. Nous le faisions déjà un peu, mais de manière informelle.»

Ainsi, le cabinet comptable 3.0 s’inscrit dans un écosystème au service de l’entreprise et de ses dirigeants, et au cœur d’une démarche synergique entre ses clients, et même plus largement à l’échelle des acteurs de son bassin d’activité.

Pour aller plus loin : Mettre le sens client au coeur du cabinet

1Directeur des Systèmes d’Information
2Enquête de Bpifrance Le Lab, réalisée en 2018 auprès de 2.000 dirigeants de PME (entreprises allant jusqu’à 250 salariés) et ETI (de 250 à 5.000 salariés).
3En français ludification : utilisation des mécanismes du jeu à des fins de formation professionnelle.
4Conseiller en Gestion de Patrimoine Indépendant

Anticiper et augmenter la capacité des collaborateurs à réagir rapidement

Retrouvez les étapes clés et les bonnes pratiques pour transformer votre cabinet dans le guide de la transformation

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