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Gestion des frais de déplacement

Épisode 2/3 : “Les motivations des entreprises à adopter une nouvelle stratégie organisationnelle“

15 septembre 2022

13 min
Pensez-vous que nous allons nous affranchir un jour de la voiture de fonction ? L'électrification des flottes d’entreprise est-elle vraiment viable ? Connaissez-vous les enjeux de la loi LOM ?
La crise du Covid-19 a eu un impact considérable sur notre société tant dans notre façon de nous déplacer, de nous socialiser mais aussi de travailler. L’impact a été d’une importance telle qu’il a engendré plus qu’une évolution mais, une véritable transformation, modifiant nécessairement notre façon de manager. La crise a tout simplement été un accélérateur des mutations au sein des entreprises. Qui aurait pensé qu’en l’espace de quelques années le télétravail aurait fait une entrée si fracassante et ferait partie de la stratégie de bon nombre d’entreprises ?

Il a fallu réinventer l’entreprise et renforcer les pratiques opérationnelles afin de s’adapter à la nouvelle conjoncture et aux nouvelles attentes des collaborateurs…

Les répercussions sur les organisations ne se sont pas fait attendre. La mobilité des entreprises a été affectée de manière rapide et violente. En quelques jours, le rayon d’action des professionnels en déplacement s’est considérablement réduit : du global au continental, de l’international au national, voire au régional. Les mobilités du quotidien et les micromobilités ont été les “grandes gagnantes” malgré elles… La prise de conscience environnementale ayant été concomitante à la fin de la crise sanitaire, le contexte conjoncturel s’est alors révélé être une occasion unique pour les entreprises de repenser leur stratégie de mobilité. Plus sûres, plus durables, plus économiques, plus responsables et davantage orientées vers l’usage que la possession, les mobilités subissent actuellement une (r)évolution majeure qui n’épargne aucune organisation.

Le constat est sans appel, les déplacements professionnels sont plus réfléchis et forcément rationalisés. C’est une des nombreuses facettes de la “quête de sens”, concept assurément post covidien. De ce mouvement de fond, sont nées de nouvelles organisations managériales. Les collaborateurs souhaitent alors se déplacer de manière plus efficiente afin de limiter les impacts sur leur vie privée (cf. notre livre blanc paru en 2022 “Le voyageur d’affaires sur la route de l’efficience”). Au-delà des quelques expériences de télétravail en France avant la crise Covid qui semblaient des exceptions, voire des légendes urbaines, l’hybridation du travail est réellement née ces derniers mois. Selon l’INSEE, en 2021, en moyenne chaque semaine, 22 % des salariés ont télétravaillé, soit un 1 salarié sur 5.

Une telle vision pouvait paraître avant-gardiste il y a quelques années, voire encore quelques mois. Aujourd’hui, c’est un des modes d’organisation de la nouvelle normalité que nous construisons pas à pas en matière de mobilité. Nous l’avons vu dans l’article précédent, les gestionnaires de la mobilité, n’ont pas attendu pour autant le Covid pour faire évoluer les organisations internes en la matière, motivées encore et toujours par l’efficience. Le mobility management, dont les contours étaient peu ou prou stabilisés en 2020, est appelé à encore se transformer notamment sous l’impulsion de nouvelles normes environnementales et fiscales.

Quelles sont les raisons pour lesquelles les entreprises ont décidé quasiment “du jour au lendemain” de changer leur modèle organisationnel ? Est-ce une volonté de leur part pour s’adapter aux changements de comportements des collaborateurs et de leur bien-être ? Est-ce, au contraire, un moyen pour elles de créer plus de profit ? Après tout, une organisation du travail performante est non seulement un gage d’adaptation à l’environnement économique, mais aussi un moyen de créer de nouveaux marchés et de s’imposer comme le leader sur son segment…. Ou bien, est-ce, en réalité, une façon pour les entreprises de répondre à leurs obligations légales en matière de mobilités et de développement durable ?
Concrètement, quelles devraient être les réponses stratégiques les plus appropriées en termes de mobility management dans un monde post-COVID ? Et posons la question sans tabou : est-ce par choix ou est-ce par obligation ? Éléments de réponse !

 

I/ Mobilités et environnements : entre injonction légale et quête de sens

Dans un contexte d’urbanisation toujours plus croissante, d’émergence de nouvelles mobilités qui révolutionnent le secteur et de problématique climatique, la politique des transports en France n’était plus adaptée à la réalité. Le Gouvernement a dû effectuer un travail de refonte et mettre en place une politique plus coercitive afin de lutter contre le dérèglement climatique et d’aider les collectivités territoriales mais aussi, les entreprises du secteur aussi bien public que privé dans leur transition écologique. Ces dernières années ont vu naître des obligations réglementaires de plus en plus restrictives au sujet des véhicules : Accord de Paris, Plan Climat, Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV)… Au total, ce sont plus d’une centaine de mesures mises en œuvre. La dernière loi phare en date, la loi d’orientation des mobilités (LOM), loi du 24 décembre 2019, qui vient compléter les mesures déjà prévues par la loi de transition énergétique, vise à fixer certaines obligations aux collectivités territoriales ainsi qu’aux entreprises gérants de grandes flottes de véhicules.

La loi LOM a pour but de transformer profondément la politique des mobilités en France. Elle se consacre essentiellement autour de trois objectifs :

  • Investir massivement dans les transports du quotidien ;
  • Faciliter et encourager le déploiement de nouvelles solutions pour permettre de se déplacer ;
  • Engager la transition vers une mobilité plus propre.

La finalité de cette loi est donc principalement de répondre aux enjeux environnementaux. Pour autant, elle propose une opportunité pour retenir et attirer les collaborateurs, repenser les processus mobilités et les achats de flottes de véhicules. Les entreprises ont par exemple pour obligation d’intégrer dans leur parc, des véhicules à faibles émissions lors du renouvellement de leur flotte. Ce quota augmentera progressivement au fil des ans. Ainsi, une entreprise possédant plus de 100 véhicules devra renouveler au moins 10 % de sa flotte en véhicules propres en 2022, 20 % dès 2024, pour atteindre 50 % en 2030.

Outre ce quota de véhicules verts obligatoires, la loi LOM précise qu’il sera interdit de revendre des véhicules thermiques d’ici 2040. Une mesure supplémentaire incitant la transition vers des véhicules à faibles émissions.

“Les nouvelles obligations juridiques fixées par le plan de mobilité, obligatoire pour les sites de plus de cent salariés, de même que les nouvelles normes environnementales et fiscales pour les véhicules d’entreprise nous incitent à revoir l’organisation de notre flotte de véhicules et du pôle voyages. Les entreprises doivent s’adapter en permanence”, stipule Danièle Maby, coordinatrice voyages et services généraux et gestionnaire de la flotte de véhicules chez Pellenc.

Chaque entreprise a donc le devoir de faire des choix stratégiques éclairés en conséquence au regard des enjeux sociaux et environnementaux en termes de mobilité.

 

II/ Transports : le défi écologique des nouvelles micromobilités

Au-delà des obligations des entreprises au regard de leur flotte de véhicules, la prise de conscience environnementale et sociale fait désormais partie intégrante de la stratégie de développement des entreprises.

En France, 30 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent des transports. La voiture individuelle est en grande partie responsable. En quelques années, l’offre de mobilité s’est multipliée dans les grandes entreprises pour pallier à l’utilisation quotidienne des véhicules personnels. Bus, tramway, métro, ne sont plus les seules solutions complémentaires.

Les solutions de covoiturage ou d’autopartage se développent, un moyen qui permet de réduire considérablement l’empreinte carbone. Cette solution permet de réduire l’utilisation des parcs automobiles. Le nombre de véhicules de société et de voitures de fonction peut être limité sans pour autant que la mobilité des collaborateurs en soit affectée.

Largement répandus dans les grandes villes, les services de vélo en libre-service (ou vélopartage) ainsi que les vélos de fonction ont connu un succès grandissant depuis la crise sanitaire. Avec la prise de conscience écologique et le tout-vélo prôné par plusieurs métropoles françaises, la voiture de fonction apparaît presque comme obsolète. Le nombre global de trajets à vélo a ainsi augmenté à Paris de 53 % entre 2019 et 2021, selon Vélo & territoires. Écologique certes, mais aussi, flexible et accessible à tous, le vélo est de plus en plus envisagé comme une réponse aux problématiques de mobilité en milieu urbain…Pour les employeurs, la promotion du vélo notamment sous forme de crédit mobilité entraîne une amélioration notable du bien-être des collaborateurs. Selon un sondage réalisé par Freenow en 2021, 51 % des collaborateurs se sentent moins stressés et plus productifs en se rendant à vélo au travail.

Une formulation ambitieuse qui répond bien à une volonté de la part des dirigeants de verdir leur flotte. Zenride, Starbolt ou encore Bee. Cycle l’ont bien compris. Elles proposent aux entreprises un service de vélo de fonction clé en main qui permet à l’entreprise de contrôler ses dépenses tout en améliorant les déplacements professionnels et le bien-être de ses salariés à moindre coût. En favorisant la qualité de vie au travail grâce à cette possibilité proposée, l’entreprise améliore aussi son image en mettant en place des changements concrets en faveur de l’environnement.

Une volonté des entreprises… largement motivée par la législation !

Une des mesures phares de la loi LOM est l’instauration d’un forfait de mobilité durable. Un forfait qui offre aux employeurs une solution efficace pour soutenir les déplacements domicile-travail de leurs salariés effectués à vélo ou en autopartage. Ainsi, tous les employeurs pourront contribuer aux frais de déplacement de leurs salariés utilisant l’un de ces modes de transport. Ce forfait, facultatif, pourra s’élever jusqu’à 400€ par an en franchise d’impôt et en cotisations sociales ! Un élément à ne surtout pas négliger pour les entreprises désireuses de faire du profit tout en contribuant à la réduction de leur empreinte carbone.

Au-delà de l’essor de ses nouvelles formes de mobilités, d’autres usages se sont installés ces dix dernières années avec l’accélération de la digitalisation. Le MaaS.

Le saviez-vous ?

Le MaaS (mobility as a service) est un type de service qui permet à ses utilisateurs de planifier, réserver et payer de nombreux moyens de transport sur une même plateforme numérique.

Uber, Free Now, Ubeeqo ou encore Sixt, pour ne citer qu’eux, les acteurs sur le marché sont de plus en plus nombreux. On en compte actuellement 8 en France. Le développement des services MaaS est porté par un fort engouement de la part des organismes tant publics que privés. Les collectivités y voient par exemple un moyen pour répondre aux nombreux besoins des usagers, peu satisfaits des modes de transport urbains actuels et plus largement pour soutenir l’essor et la croissance de nouvelles mobilités moins émettrices en Co2.

Grâce au MaaS, la mobilité devient un service et n’est plus appréhendée de manière individuelle. Ainsi, les utilisateurs peuvent créer et gérer leur déplacement à partir d’une seule et même plateforme. Un moyen de faciliter le quotidien des collaborateurs et leur permettre d’économiser du temps mais aussi, de s’impliquer dans une démarche plus écologique.
Si certains voient le MaaS comme un simple gadget, beaucoup perçoivent un véritable dispositif au service de la mobilité. Le MaaS peut donc constituer un outil performant auprès des entreprises et des collectivités territoriales pour pousser les usagers à adopter un comportement plus vertueux, en faveur de l’environnement.

Le MaaS se donne pour mission de faciliter et d’optimiser la mobilité de tous. Free Now propose par exemple aux entreprises le Mobility Budget, un crédit mobilité qui permet d’offrir aux collaborateurs un avantage dédié à leurs déplacements professionnels. Ces derniers disposent ainsi d’un budget mensuel qu’ils peuvent dépenser librement parmi tous les moyens de mobilité disponibles sur l’application.

Le saviez-vous ?

“Le futur sera celui d’un écosystème de mobilité urbaine 100 % intégré” – Rapport de la mobilité 2022, Freenow.

Free Now a pour objectif d’ici 2030 de développer une “super-app” de la mobilité pour ses usagers. L’objectif est de proposer une application unique permettant d’avoir accès à toutes les options disponibles au même endroit, dont le taxi.

Horizon 2030

Des déplacements multimodaux et connectés
Un trajet multimodal fait appel à plusieurs moyens de locomotions sur un même déplacement. C’est déjà le cas sur les déplacements longues distances : taxi, avion, puis bus par exemple. Cette tendance devrait s’étendre aux déplacements plus courts. L’objectif est de proposer une expérience de mobilité simple et transparente pour l’usager.

Des navettes autonome
Développées en Chine puis aux États-Unis, la navette autonome est actuellement en train d’être déployée en Europe. Les opérateurs de transports en commun multiplient les expérimentations de véhicules autonomes dans plusieurs régions de France comme à Lyon avec la navette Navya ou encore à Paris avec le premier bus autonome. Cependant, les contraintes de sécurité et les risques d’incidents freinent la possibilité de rendre public ce type de véhicule pour le moment. À cela s’ajoute la réglementation qui peine à s’uniformiser et retarde le développement commercial des véhicules autonomes.

Des robots-taxis
Proposés également en Chine et aux États-Unis, les taxis autonomes se développent en France. Même si quelques expérimentations ont déjà commencé, le lancement de ces VTC ne devrait pas arriver avant 2025. Selon Harvard, l’exploitation de ces robots-taxis seraient 6 fois plus productifs que des chauffeurs de taxi !

III/ Télétravail et mobilités : vers de nouveaux horizons

Depuis le début de la crise covid, un changement dans la façon de manager s’est opéré. Il y a eu un réel besoin de revoir la façon de travailler, de prioriser les tâches, de changer les modes de communication tout en maintenant l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Le télétravail s’amorce donc depuis le début de la pandémie comme un axe majeur des considérations nouvelles d’organisation du travail.

Le constat est sans appel : la crise a démontré qu’il était possible de travailler de n’importe où. Le Covid a engendré une hybridation du monde professionnel. La gestion de la mobilité des collaborateurs en est impactée puisqu’on assiste à une pérennisation du télétravail. Selon une étude Cegid Notilus menée en 2021, 77,2 % des entreprises accordent un quota de jours dans le mois en télétravail à leurs collaborateurs. Il passe en moyenne à 2 ou 3 jours par semaine.
Malgré des réalités parfois compliquées et l’isolement physique, le confort et la flexibilité qu’offre le télétravail sont devenus des prérequis pour de nombreux collaborateurs. Selon une étude de Citrix, un Français sur deux se dit favorable à un modèle hybride permettant de travailler au bureau et depuis chez soi.

Selon le baromètre annuel Alphabet France, 1 Francilien sur 2 estime que la mobilité liée à ses déplacements dans le cadre du travail a un impact négatif sur sa qualité de vie au travail. En effet, 69 % d’entre eux estiment que les trajets domicile-travail sont une perte de temps et 56 % estiment que cela accroît leur taux de stress et préféreraient recourir au télétravail.

Réduire le temps passé dans les transports, limiter les impacts environnementaux de nos déplacements, diminuer les dépenses foncières et améliorer le bien-être de ses salariés…sont autant d’avantages à mettre en valeur au sein des politiques managériales.

“Certains n’ont plus envie de bénéficier d’un véhicule de fonction attribué, mais cherchent plutôt à bénéficier de nouvelles formes de mobilité”, affirme Yvonnick Maisonneuve, conseiller en mobility management chez Mobility Tech Green.

S’inscrire dans une démarche favorable au télétravail permet par exemple aux entreprises de recruter des futurs collaborateurs, selon leurs besoins, sans que la distance ne soit un obstacle. Cela permet au salarié d’être moins stressé mais aussi, plus productif. La prévention sera néanmoins de mise. Les dirigeants devront renforcer leur management et maintenir un certain équilibre social afin que les collaborateurs ne se sentent pas isolés.

Selon une enquête menée par Actineo en 2021, 61 % des actifs considèrent le temps de trajet domicile-travail comme un « problème majeur ». Or, un jour de télétravail équivaut à une réduction de 69 % du volume des déplacements par rapport à un jour passé sur le lieu de travail !

Les bénéfices du télétravail sur la réduction des déplacements sont donc nombreux : réduction de la consommation de carburant, réduction de l’utilisation de parkings, amélioration du bilan carbone, amélioration des flottes…Pourtant, cette tendance n’incite pas forcément à une réduction des parcs automobiles…Selon le baromètre 2021 des flottes et de la mobilité, réalisé par Arval Mobility Observatory, 10 % seulement des gestionnaires envisagent une réduction de leur parc alors que 49 % prévoient plutôt une augmentation accompagnée de solutions de mobilité plus douce.

La crise du Covid associée à la problématique climatique invite les entreprises à ne plus attendre pour se transformer. Plus qu’une bonne intention, c’est une nécessité économique qui sera une des conditions de la pérennité des activités de la société. De belles perspectives se dessinent face aux enjeux économiques et écologiques que représentent les mobilités au quotidien. Les mobility managers ont alors un rôle de conseil fort auprès de leur direction pour envisager non pas seulement de nouvelles formes de mobilité, mais celles qui seront le plus conforme aux besoins de leurs collaborateurs tout en s’inscrivant dans une dynamique plus respectueuse de l’environnement.

Le travail à distance oblige les entreprises à se réinventer : redéfinition des politiques internes, investissement dans les infrastructures numériques et, bien sûr, réorganisation de la mobilité et des parcs automobiles.

“Si un mouvement est déjà en marche, il convient d’innover à travers de nouveaux schémas et outils pour lever les freins qui subsistent.” – Revue de presse ADCET n°170 du 23 mai 2022

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