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Crise du COVID-19 : quelle gestion du collaborateur pour les DRH ?

12 juin 2020

5 min
Télétravail, activité partielle, heures supplémentaires… Le collaborateur a dû lui aussi s’adapter très vite. Cette période de confinement lui fait revoir ses priorités face à l’entreprise. De nombreux enjeux s’ouvrent pour la fonction RH.

Ce que les équipes RH ont vécu à leur échelle, tous les collaborateurs l’ont connu. Du jour au lendemain, leur poste de travail à changer. Une première partie s’est aménagé un espace dans son logement. Une deuxième a continué à venir dans l’entreprise en respectant le protocole sanitaire approprié pour assurer la sécurité des collaborateurs sur le lieu de travail. Et une troisième s’est retrouvée en chômage partiel, soit pour pouvoir garder ses enfants, soit parce que l’activité de l’entreprise a baissé ou s’est arrêtée. Avec le déconfinement, le travail à distance continue, les horaires sur site ont été adaptés pour réduire le croisement entre collaborateurs, et les postes de travail ont été aménagé pour respecter les gestes barrières.

Les risques psychosociaux s’invitent dans la gestion de la reprise

Au total, depuis le 16 mars dernier, l’ensemble des collaborateurs a eu à s’adapter, à des changements réguliers, de façon simultanée tant sur le plan professionnel que personnel. Bien sûr, la situation n’a rien de comparable avec celle d’un attentat terroriste. Toutefois, ce printemps 2020 peut avoir généré un traumatisme. Celui-ci peut s’exprimer rapidement comme prendre du temps pour s’exprimer. La fonction RH se doit de travailler sa gestion de crise et surveiller tous les signaux faibles autour des risques psychosociaux que la COVID-19 aurait pu provoquer.

L’INRS suit de près de ce sujet. Il rappelle régulièrement ce qu’il faut considérer comme risque psychosocial :

  • le stress qui révèle le décalage entre comment un personnel ressent les contraintes d’un environnement de travail et ce qu’il pense pouvoir mettre en œuvre pour y faire face
  • le stress généré par la peur de contracter le coronavirus dans l’entreprise ou pour venir dans l’entreprise
  • les violences à l’intérieur de l’entreprise comme les conflits entre personnes ou équipes, les harcèlements moraux, sexuels…
  • les violences commises par des personnes externes à l’entreprise en direction des collaborateurs.

Le sujet préoccupe en ces temps de crise. Déjà trois décisions de justice rappellent aux entreprises leur obligation de mettre à jour leur DUERP. Une annexe dédiée à la prise en compte du coronavirus semble être une bonne pratique. Elle doit être élaborée avec le CSE et précédée d’une évaluation des risques psychosociaux, dont la santé mentale des salariés. L’INRS recommande la diffusion régulière d’un questionnaire afin de mesurer l’état d’esprit de tous les personnels. C’est particulièrement pertinent quand surviennent des événements majeurs comme la COVID-19, mais aussi le franchissement d’étape clé de l’entreprise : un accident, un sinistre, une fusion-acquisition, une détérioration de la santé de l’entreprise… Une communication d’entreprise transparente et explicite permet bien souvent de limiter les impacts, et la crise actuelle a montré que l’envoi de message régulier était facteur de réassurance et de motivation. Cela peut être renforcé en laissant poser des questions en direct, mettre en place des boîtes aux lettres, et partager des idées.

 

 

Le télétravail, la nouvelle norme d’organisation du travail

Dans diverses études, comme celle menée par Odoxa-CGI début avril 2020, les Français ont bien vécu la période du confinement. Trois sur quatre déclarent ne pas avoir déprimé. Toutefois, 43 % indiquaient de l’anxiété et du stress. Ce socle favorable livre de nombreux enjeux pour les DRH. Confinés, leurs collaborateurs ont découvert de nouveaux champs des possibles dans leur organisation personnelle.

La poursuite du télétravail s’avère un acquis difficile à remettre en question. Selon l’étude d’OpinionWay, 80 % des collaborateurs qui ont eu à travailler de chez eux ont bien vécu l’expérience. Et 40 % d’entre eux espèrent continuer à travailler à domicile, une partie de la semaine ou la totalité : un jour, deux jours, voire tout le temps, il n’y a pas de tendance qui émerge, toutes les périodicités trouvent de l’écho. Cette nouvelle forme d’organisation du travail permet à court terme de bien gérer les contraintes sanitaires qui empêchent l’entreprise d’accueillir la totalité de son personnel comme auparavant. À long terme, elle pourrait revoir la manière dont elle occupe ses locaux.

Avant, la fonction RH aura à étudier l’ergonomie du poste du travail à domicile. Car même dans ce cas de figure, c’est l’entreprise qui reste responsable de la mise à disposition des outils adéquats pour la bonne exécution de la mission demandée. La rapidité du confinement a provoqué une mise en œuvre de fortune. L’application définitive du télétravail appelle donc à vérifier que chaque personne travaille dans les meilleures conditions.

Offrir une nouvelle expérience collaborateur est incontournable

La possibilité de travailler depuis chez soi change aussi radicalement les relations entre les salariés et avec l’entreprise. Là encore, les DRH ont un travail de fond à mener : l’expérience collaborateur. C’était déjà un sujet de réflexion avant le confinement. Il s’impose à présent. Les finances exsangues empêchent la motivation par la rémunération. Pour que les collaborateurs soient plus productifs à salaire constant, leur bien-être individuel devient déterminant. Accepter le travail à distance et les nouveaux modes de travail n’en est pas le seul aspect. Il y a aussi le sens donné au travail, la proximité entre les collaborateurs des différents services et l’entreprise, la reconnaissance des efforts faits d’une équipe par son manager… Autant d’aspects qui étaient appelés à changer avant la mi-mars, et qui à présent doivent singulièrement s’améliorer.

En clair, l’expérience collaborateur ne peut ressembler à celle d’avant. Par exemple, le processus de l’onboarding s’est lui aussi adapté, profitant des outils digitaux pour faciliter le traitement administratif de l’arrivée. Cette évolution salutaire doit être pérennisée. Autre exemple : les services mis à disposition des salariés présents toute la semaine. Conciergerie, salle de sport, livraison de repas, service de covoiturage… Ces petites attentions dans des journées bien remplies vont devoir s’adapter au nouvel équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle fraîchement acquis, et difficilement modifiable.

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