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Expertise Comptable

74ème Congrès des Experts-Comptables 2019 : L’essentiel

30 septembre 2019

6 min
6850 inscrits ! Un expert-comptable français sur quatre était présent sur le 74ème congrès de l’Ordre des Experts Comptables du 25 au 27 septembre au Palais des Congrès, porte Maillot à Paris. Nous avons souhaité partager nos impressions avec vous et, tout particulièrement pour celles et ceux qui n’ont pas pu s’y rendre, résumer quelques-unes des sessions auxquelles nous avons pu assister. Bonne lecture !
  1. Conférence plénière d’ouverture
  2. Installer le sens client au cœur du cabinet
  3. IA et Big Data : entrez dans l’ère de l’entreprise agile et collaborative en temps réelle
  4.  Allier physique et digital pour devenir un cabinet phygital
  5.  Loi Pacte : mise en œuvre des nouvelles dispositions pour la profession
  6.  La DSN, flux de données sociales : les évolutions à venir
  7.  Accompagnement à la digitalisation des clients : méthodologie et feuille de route
  8.  Et si vous deveniez l’e-DAF de vos clients ?
  9.  Résoudre l’équation du management entre les générations X, Y, Z

Conférence plénière d’ouverture

Après le mot d’accueil de Laurent Benoudiz, Président de l’OEC Paris-Ile de France, c’est Charles-René Tandé, Président de l’Ordre, qui donne le cadre de cette nouvelle édition. La profession s’interroge sur son avenir. Sommes-nous au cœur des flux ? Notre image de comptable nous colle t-elle à la peau ? Devons-nous, pouvons-nous devenir des experts des données des entreprises ? Prenons-nous assez de temps pour réfléchir à nous-mêmes ? L’objectif de ce congrès sera de montrer comment la technologie peut constituer un formidable accélérateur d’évolution et générer des opportunités nouvelles tout en dégageant du temps pour profiter des nouvelles possibilités ouvertes par la législation.

Le Président laisse ensuite la place sur scène au journaliste Patrick Cohen et… à un bar et un orchestre.

Une table-ronde au bar Le Diapason

Une comédienne jouant le rôle d’un restaurateur va partager ses soucis d’entrepreneuse avec trois clients du bar, qui sont aussi trois experts-comptables :

  • Sanaa Moussaïd, Vice-présidente du Conseil supérieur, en charge du secteur stratégie numérique,
  • Dominique Perier, Président du Comité technologique du Conseil supérieur
  • Fabrice Heuvrad, expert-comptable, CAC

Ils vont réagir ensemble aux différentes difficultés soulevées par le quotidien d’entrepreneur, et présenter au fil de la session les réponses que les participants pourront trouver lors des nombreux ateliers et sur les stands des 220 exposants. Sont ainsi abordées les dimensions comptables avec leurs nouvelles solutions, y compris celles présentées par l’Ordre, comme la future plate-forme sécurisée d’archivage des factures électroniques au format factureX, enrichies en métadonnées pour s’intégrer dans les outils comptables, annoncée à l’horizon 2023.

La transformation numérique est naturellement dans toutes les têtes. « Le numérique est un investissement », et même si tous les clients des cabinets ne sont pas demandeurs, le risque si on attend pour évoluer est tout simplement… d’être remplacé par d’autres. « Nous avons éloigné nos collaborateurs de nos clients », rappelle Dominique Périer. « L’outil numérique est le moyen de recréer du lien avec eux, de s’en rapprocher de nouveau », répond Fabrice Heuvrard, un early adopter des nouvelles technologies, qui précise « Aujourd’hui j’appelle mes clients une fois par semaine », entraînant au passage la réaction de la salle.

La dimension humaine, et tout particulièrement les difficultés à recruter, figurent au cœur des préoccupations, tant de la restauratrice que des experts-comptables. Il ne s’agit pas de chercher le mouton à cinq pattes. Le management top-down n’a plus la cote auprès des jeunes générations, les espaces et leur aménagement ont pris de l’importance, la possibillté de télétravailler devient un pré-requis : la QVT (qualité de vie au travail), c’est aussi l’affaire des cabinets !

L’intelligence artificielle expliquée aux experts-comptables

Rand Hindi, docteur en bioinformatique de l’University College London (UCL), est intervenant à Sciences-Po Paris et fondateur de Snips. Il fait preuve d’un réel talent pour expliquer avec des mots simples ce qu’est l’intelligence artificielle, ses forces et ses limites.
« L’intelligence artificielle, c’est la faculté de reconnaitre et reproduire un comportement humain », résume t-il. Et le propre de l’humain, c’est d’apprendre ! Machine learning, deep learning et réseaux de neurones sont décrits en quelques minutes. Un exemple frappant ? Celui du jeu de Go, dont le nombre de possibilités est infiniment supérieur au jeu d’échecs. Google a fait s’affronter deux Intelligences Artificielles l’une contre l’autre pendant des millions de parties. Voici un an, la machine battait le champion du monde 4 fois sur 5. Aujourd’hui personne ne peut plus la battre…

Mais, continue le chercheur, il ne s’agit là que d’IA « faible » : elle ne sait rien faire d’autre que ce qu’on lui a appris. Pour passer à l’IA « générale », capable d’apprendre comme un être humain, c’est une autre histoire. Et d’abord pour une raison de rentabilité – qui résonnera dans l’esprit de tous les présents : construire et alimenter en énergie un véritable cerveau artificiel n’est pas pour demain.

L’intelligence est faite de logique et d’émotion. La réalité est donc dans un partage des tâches… intelligent ! L’AI se chargera des tâches logiques, et l’homme des dimensions émotionnelles. Le principal enjeu sera de former les 50% de travailleurs qui devront composer avec les deux dimensions. « Le métier d’expert-comptable ne s’arrête pas à faire des calculs sur les nombres. Je ne vois aucune possibilité pour que la machine vous remplace totalement », conclut-il.

Un piano à queue et une formation de chambre

Philippe Fournier, chef de l’orchestre symphonique Confluences à Lyon, nous accompagnera tout au long de la session. Du canon de Pachelbel jusqu’au dernier morceau, il va multiplier les expériences en s’appuyant d’abord sur ses musiciens, puis en faisant participer la salle – démontrant s’il le fallait qu’un bon exemple se retient mieux qu’un long discours.

Dans un orchestre, chacun a son expertise qui est mise au service du résultat collectif. Mais « l’intelligence ne suffit pas. Il faut ressentir. » Le musicien installe une congressiste à ses côtés, au piano. Elle est parfaitement novice. Ils improvisent ensemble sur un jeu musical de questions /réponses, à base de touches noires. Et ça marche ! Le public apprécie. « Elle a joué n’importe quoi, mais pas n’importe comment », commente le Chef. Et il a raison ! Sous les applaudissements, la jeune femme reconnait « un moment de plaisir qui valait largement l’effort et la crainte de monter sur la scène ». Comme avec la technologie et l’IA au service de l’expertise-comptable, le plus dur, c’est de se lancer…

Une dernière analogie ? Avec Aurélie Royer, chanteuse lyrique, le chef dévoile pour finir les secrets de l’accompagnement réussi d’un soliste – ou d’un entrepreneur.

Les experts-comptables ont des atouts, et ils ont de l’éthique. A eux de devenir les chefs d’orchestre des flux de leurs clients. La technologie leur apporte de nouveaux services, utiles et intéressants. Pour réussir sa transformation, un mot d’ordre : rester curieux, et faire le plein d’idées ! C’est le sens de ce 74ème congrès de l’Ordre des Experts-comptables.

Installer le sens client au cœur du cabinet

Delphine Buisson, General Manager de Alliance Eurus, intervenante ESCP EuropeUne entreprise ne créera pas de valeur pérenne sans en créer pour ses clients. Mais pour bien les servir, il faut commencer par mieux les connaître. S’interroger, en équipe, et les interroger, pourquoi pas en face à face : qu’ont-ils choisi quand ils nous ont choisi comme expert-comptable ? Quel a été leur parcours client ?

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Pour comprendre ses clients et préciser son offre, chacun a sa méthode – l’essentiel étant d’en avoir une ! Penser utilité permet de mener une analyse en profondeur.

The job to be done

Pour définir le job to be done, il s’agit de comprendre l’intention derrière le besoin. Elle peut être multidimensionnelle. Par exemple, si l’on pense au destin d’une facture, la vision du « travail à accomplir » serait très différente en fonction de l’interlocuteur. Pour le dirigeant, il s’agit de la payer, de la conserver en sécurité et de la retrouver facilement ; pour un juriste, c’est la preuve de réalisation de la transaction ou du contrat ; pour un CAC, c’est disposer d’une piste d’audit. Et pour un comptable ça sera peut-être… de retrouver la pièce qui manque.

Par extension, une bonne méthode de réflexion consiste à se poser deux questions, pour chacune des trois grandes dimensions des missions – gestion financière, gestion RH, développement de l’entreprise :

  • Qu’est-ce que nos clients ont besoin d’accomplir ?
  • Comment les aidons-nous à faire ce travail ?

Problème : parce que, généraliste, l’expert-comptable est censé « savoir tout faire », on en vient vite à de longs inventaires de besoins et de services associés. Et même beaucoup trop longs, défend Delphine Buisson : « Il n’y a pas deux experts-comptables identiques. Alors arrêtons de vouloir tout faire, et concentrons-nous ! ». « La perfection, c’est quand il n’y a plus rien à enlever » disait Coco Chanel…

Re.créer la relation client

Cette approche fonctionnelle peut se compléter par d’autres. Quel sont les « plis dans leurs chaussettes », et comment les en débarrasser ? Quels sont les standards attendus, par exemple en matière de réactivité, de collaboration, d’interface ? Quel est notre « geste irrésistible », autrement dit, ce que nous savons faire le mieux ? Sans s’oublier soi-même : re-création doit rimer avec ré-création : pour réussir il faut être heureux dans son travail… et donc se concentrer autant que possible sur ce que l’on préfère.

Autant de questions qui permettent de déterminer ses axes de valeur en fonction de ses clients, et de structurer son offre existante avant d’en « rajouter sur l’étagère » !

IA et Big Data : entrez dans l’ère de l’entreprise agile et collaborative en temps réelle

Jean-Philippe Desbiolles, Vice-President Watson/Cognitive Transformation chez IBM. Dans cette conférence, il s’est attaché à clarifier notre compréhension de l’IA, démystifier les idées reçues, et préciser les différentes dimensions de cette révolution dans le domaine de l’expertise-comptable.

Quand on parle, en France, d’intelligence artificielle, c’est d’abord aux « datas » que l’on pense. Mais il faut surtout garder en tête sa seconde dimension : l’apprentissage. « L’IA, ce sont des systèmes qui apprennent des hommes et des femmes qui les utilisent ».

Loin de se limiter aux algorithmes, l’IA est d’abord une science cognitive. Elle inclut le langage, la voix, la vision, le raisonnement complexe, la gestion du savoir, et même l’empathie, ou du moins son décryptage. Moralité : « les acteurs de l’IA ne sont pas que des matheux ! ».

Au-delà de la technologie, l’IA constitue une révolution humaine. Des exemples ?

  • Expérience client : dans une banque qui a mis en place des agents conversationnels (chatbots) à base d’AI, 55% des appels sont maintenant confiés à 100% à la machine. Les 45% restant font appel à un modèle relationnel qui combine assistance de l’AI et intervention humaine – autrement dit à une nouvelle collaboration entre l’homme et la machine.
  • L’analyse d’e-mails : Email analyser (IBM) traite 350,000 e-mails par jour. Il les reçoit, il les lit, les comprend, et leur attribue un degré d’urgence, allant jusqu’à prescrire à tel ou tel collaborateur sur lesquels agir en priorité.
  • L’acquisition et l’utilisation des connaissances métier : Les experts-comptables sont soumis à des salves permanentes d’innovations règlementaires. Dures à avaler… et impossible à digérer ! Un système d’IA n’a pas de limites d’acquisition, contrairement à nous. La machine peut nous aider à bien faire ce que nous sommes « censés » faire mais qu’il est devenu impossible d’accomplir !

Relation augmentée, collaborateurs augmentés, experts-comptables augmentés : si l’IA ne nous prendra pas notre travail, une chose est sûre : nous ne travaillerons plus comme avant !

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Allier physique et digital pour devenir un cabinet phygital

Yann Benchora et Cyril Degrilart, experts-comptablesLes avantages du digital ne manquent pas, tant pour les collaborateurs que pour les clients. Les premiers produisent mieux et plus simplement. Libérés des tâches répétitives, ils peuvent se consacrer, dans un même espace-temps, à des missions à plus forte valeur ajoutée, et « se remettre à réfléchir ».
De leur côté les clients, de plus en plus nombreux à consommer via des plateformes numériques, sont devenus friands d’immédiateté. Ils apprécient ainsi de pouvoir disposer en ligne, 24h/24, de tous les documents comptables dont ils ont besoin.—Une communication renouvelée—Le digital améliore plus largement la relation avec le client, notamment en termes de communication. Le professionnel peut désormais échanger avec lui, en toute sécurité, dans le cadre d’espaces collaboratifs et de messageries classées et historisées.
Pour autant, l’essor du digital n’exclut pas le physique, bien au contraire. Facebook multiplie les points de contact ? Les cabinets s’en inspirent. « Lorsqu’on invite, par exemple, un client à un petit-déjeuner dans nos locaux, il ne manquera pas de repenser à ce moment de vie réelle lorsqu’il se connectera ensuite au portail du cabinet », souligne Yann Benchora, adepte d’un cabinet hybride ou « phygital ».—L’esprit plus libre, un management renouvelé—

La transformation numérique se traduit aussi par une nouvelle organisation physique du cabinet comptable. « Le digital permet de vider les placards ! Travailler sur un bureau libre de paperasse libère l’esprit », s’est félicité le professionnel.
Elle impacte également le management des équipes : « On change le management, au lieu de manager le changement », lance quant à lui Cyril Degrilart.

La génération Z, pour être digital native, n’en est pas moins très attachée à certaines valeurs, comme le « consommer local ». Il faut en tenir compte. L’humain fait un retour en force. Il est indispensable d’accompagner les équipes dans le développement de nouvelles compétences, non seulement techniques (hard skills), mais aussi comportementales (softs skills), comme par exemple l’empathie.

Enfin, les deux experts-comptables l’ont rappelé à leurs confrères, il leur faut être présents personnellement sur les réseaux sociaux, afin d’être visibles des clients. Car les concurrents, eux, n’y manquent pas ! Yann Benchora et Cyril Degrilart publient eux-mêmes régulièrement des posts sur Linkedin. Ils en sont persuadés : « Le bouche à oreille 2.0 finit par créer une communauté ».

Loi Pacte : mise en œuvre des nouvelles dispositions pour la profession

Dans une conférence animée par Patrick Cohen, Charles-René Tandé, président de l’Ordre, Christophe Priem, président du Comité de suivi des nouveaux textes, et Gaëlle Patetta, directrice juridique du Conseil supérieur de l’Ordre, sont revenus sur la mise en œuvre des mesures de la loi Pacte.

Les professionnels du chiffre ont vu le champ de leurs missions quelque peu bouleversé par la loi Pacte. Le mandat implicite a ainsi vu le jour, permettant dorénavant à l’expert-comptable de représenter son client auprès du fisc et des organismes sociaux. Il sera toutefois nécessaire de le prévoir dans la lettre de mission, afin d’être en mesure d’en justifier vis-à-vis de l’administration.

L’expert-comptable pourra de même réaliser des travaux d’ordre financier, environnemental, numérique. Il pourra notamment réaliser des diagnostics en matière de cyber sécurité, y compris dans le cadre d’une prestation ponctuelle, en dehors de toute mission comptable traditionnelle. L’expertise comptable devra toutefois rester l’activité principale du cabinet !

Deux nouvelles missions échoient également aux experts-comptables : le mandat de paiement et le recouvrement amiable de créances, pour le compte de leurs clients. Là encore, il faudra les citer dans la lettre de mission, qui s’affirme décidément comme un élément prépondérant de la relation client. Mais attention, alertent les représentants de l’Ordre, toutes ces opérations devront passer exclusivement via les comptes bancaires des clients, en aucun cas par le biais de ceux des cabinets.

Les professionnels du chiffre vont pouvoir désormais, comme les avocats, facturer à leur client des honoraires de succès. Ils pourront aussi afficher des compétences spécialisées. A ce titre, rien de ce qui touche à la comptabilité (ni au fiscal et au social) ne pourra être pris en compte comme une spécialité. Mais en dehors de ce champ, tout est ouvert !

Pour l’entrée en application effective de la plupart de ces nouvelles mesures, il faudra attendre la publication des textes réglementaires (décrets et arrêtés), au plus tard d’ici la fin de l’année, a indiqué la directrice juridique de l’Ordre.

La DSN, flux de données sociales : les évolutions à venir

Jérôme Joie, directeur des études du GIP MDS (Groupement d’Intérêt Public Modernisation des Déclarations Sociales), et Marc Luccioni, expert-comptable.L’état des lieux de la DSN est très positif : 1,767,391 entreprises l’utilisent à ce jour, dont 53% par le biais de leur expert-comptable. 82% s’en déclarent satisfaites, et le taux de conformité s’élève à 97%.Mais pour mener à bien cette industrialisation des flux au service de la simplification, il reste encore quelques évolutions à accomplir, notamment :

  • Faciliter la navigation d’un portail déclaratif à un autre : d’ici 4 à 5 ans, les experts-comptables devraient pouvoir se connecter en un clic à l’ensemble des interfaces de déclaration.
  • Mi-2020, le taux AT/MP (accident du travail et maladie professionnelle) devrait être intégré directement dans les bulletins de paie.
  • Le signalement d’amorçage devrait être mis en place en 2020, ce qui permettra aux entreprises de connaitre les taux de prélèvement à la source des nouveaux salariés entrants.
  • La fonction publique va être intégrée dans la DSN au cours des 3 prochaines années.
  • Divers chantiers sont prévus d’ici 2021/2022, notamment sur le temps partiel thérapeutique, les intermittents du spectacle, les marins…

Ce travail se met en place en co-construction : dans le cadre d’un comité (Club des pilotes), le GIP échange en effet régulièrement avec le Conseil de l’ordre. Les professionnels sont ainsi invités à faire remonter les éventuelles difficultés qu’ils rencontrent. Il en reste, comme en ont témoigné quelques participants, notamment sur le plan technique, mais aussi dans les transmissions d’informations par les organismes de prévoyance…
Le GIP préconise de choisir un éditeur de logiciel de qualité, et de bien s’informer sur toutes les possibilités qu’offre l’outil.

Accompagnement à la digitalisation des clients : méthodologie et feuille de route

Une session animée par Emmanuelle Dancourt, journaliste. Avec Philippe Arraou, Président d’honneur du CSOEC, et Louis-Alexandre Louvet, consultant en stratégie et transformation.

Déployer une stratégie digitale en adéquation avec les enjeux métiers afin d’assurer la pérennité de l’entreprise, accroitre ses performances, et créer de nouveaux avantages concurrentiels : en matière de digitalisation, l’expert-comptable a un rôle de conseil à jouer auprès de ses clients.

Une demande forte, une offre crédible

75% des dirigeants sont conscients que le digital représente une opportunité pour leur entreprise. Mais… le sujet reste complexe, les compétences manquent en interne, le budget nécessaire n’est pas forcément au rendez-vous, et la résistance au changement n’est pas un mythe !

Dans ce contexte, les entreprises comptent sur leurs experts-comptables pour les accompagner dans la transition numérique. Le rapport 2019 (Expertise comptable, le marché des TPE-PME) de l’Ordre est clair : c’est dans le domaine de la digitalisation de la production comptable et sociale (54% des chefs d’entreprise interrogés) et pour la production de la compta et du social grâce à une automatisation poussée pour restituer l’information en temps réel (46%) que ces prestations sont d’abord attendues.

Transformer la complexité en opportunité

1ère étape : établir un diagnostic. Différents modèles sont à disposition – Medef, Bpi… La méthodologie du Scan tridimensionnel des enjeux et des usages en constitue un bon exemple. Elle considère :

  • Le client : son parcours, son discours, son portefeuille
  • Son organisation : les équipes, les process, le SI, les datas
  • Le business : stratégie, offre, modèle d’affaires.

A chaque niveau, elle fait le point sur l’existant et sur les objectifs à rechercher.

2ème étape : Etablir une feuille de route. On parle ici de la mise en œuvre du plan d’accompagnement : assistance dans l’élaboration des cahiers des charges, aide au choix des intégrateurs, formations des équipes, conduite du changement… L’expert-comptable va jouer un rôle dans la conduite des projets, et fournir une boîte à outils pour suivre leur développement.

« Le conseil, on le donne tous les jours, il faut apprendre à le vendre et à le structurer », rappelle Philippe Arraou, dont le cabinet propose un accompagnement de 6 journées étalées sur 18 mois ; l’ancien président de l’Ordre recommande en la matière un prix de mission supérieur à 1000 € par jour (1000-1400).

Et si vous deveniez l’e-DAF de vos clients ?

Avec Magalie Poiet, expert-comptable associée, Eric Freudenreich, Président d’ECE, et Laurent Lanzini, administrateur en charge du digital chez ECE.

Quand l’expert-comptable devient un acteur de l’écosystème, il peut virtualiser la fonction administrative et financière et devenir ainsi l’e-DAF – le DAF électronique – de ses clients. Il démontre ainsi des compétences qui dépassent ses missions traditionnelles pour devenir « plus expert que comptable ».

61% des DAF sont convaincus que le digital va les aider à réussir leur stratégie de croissance. De leur côté les experts-comptables, encouragés par la loi PACTE, voient s’ouvrir de nouveaux horizons de développement : la gestion déléguée de la trésorerie, le credit management et la négociation des crédits, le recouvrement amiable, ou un mandat de règlement des dettes de son client. Pour réussir, tous vont avoir besoin du digital. Reste à savoir lequel.

L’e-DAF rapproche les enjeux et les outils d’aujourd’hui

Les enjeux de la fonction finance sont multiples, les outils issus de l’intelligence artificielle aussi ! Il y a fort à faire pour associer les uns aux autres, et l’expert-comptable peut trouver là l’occasion d’un rôle de conseil pour déterminer les besoins et aider à choisir les solutions – en Assistance à maîtrise d’ouvrage.

Des business cases opérationnels

Au cours de cette session, les orateurs ont passé en revue les 6 priorités des DAF définis par PwC, pour leur associer les missions correspondantes et suggérer des outils déjà disponibles et opérationnels. Par exemple :

  • Accompagner ses clients dans une recherche de nouveaux moyens de financement : crowd funding (dons), crowd lending (prêts) equity funding (actionnaires).
  • Mise en place de tableaux de bord pour passer d’une vision par silo à un modèle associatif.
  • Automatisation des processus (BPI) : associer diverses sources de données et gérer les étapes du process.
  • Détecter les risques : l’analyse prédictive à partir de petits volumes de données sur la gestion de fraudes, la rétention clients, la prévision de la demande…
  • Gérer le cash : plan de trésorerie, tableaux des flux, BFR prévisionnel, analyse des écarts, recouvrement de créances…

Comprendre les besoins et préconiser les solutions digitales disponibles, y compris en s’appuyant sur des confrères ou des consultants : c’est le territoire de l’e-DAF.

Résoudre l’équation du management entre les générations X, Y, Z

Thierry Onno, Président de la Commission Management des Cabinets du Conseil Supérieur de l’Ordre et Vice-Président du Conseil Régional de l’Ordre des experts-comptables de Normandie.

« Nous sommes assis sur un tas d’or ! » déclare d’emblée Thierry Onno, en parlant de la qualité des collaborateurs. Et notamment des jeunes, ces générations Y et Z qui font leur arrivée dans les cabinets.

Plusieurs styles de management sont identifiés : dans les plus petits cabinets, on retrouve un mode de management propre aux professions libérales traditionnelles avec un chef d’entreprise très impliqué dans le quotidien, à comparer aux dirigeants des cabinets à dimension internationale. Le cabinet de type familial avec un manager paternaliste est ensuite évoqué, et enfin le cabinet collaboratif. Dans ce dernier, on travaille beaucoup en mode projet, dans un esprit ludique. Le résultat y est davantage celui de l’équipe que du manager.

Les plus jeunes ont tout particulièrement besoin de donner du sens à leurs actions. Ils veulent savoir « à quoi ça sert ». Ils souhaitent s’investir dans des projets au service d’un but collectif, et réclament autonomie et de confiance. Si on les leur accorde, ils donnent le maximum en retour, affirme Thierry Onno.

Il s’avère donc indispensable de bien accueillir ces nouveaux arrivants, quel que soit leur niveau hiérarchique, puis de bien les intégrer. L’attractivité du cabinet est en jeu – un point crucial alors que la profession a du mal à recruter.

Thierry Onno préconise ainsi la mise en place de parrainages, de rapports d’étonnement, de reverse mentoring, toutes actions de nature à faire émerger les nouvelles idées dont ces jeunes recrues ne manquent pas. Les nouveaux venus ont à la fois besoin d’autonomie, mais aussi d’un tuteur, afin de progresser rapidement. Ils sont par ailleurs plus attachés que leurs aînés à l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle.

Yannick, jeune expert-comptable, le confirme depuis la salle : les jeunes professionnels sont, comme lui, hyper connectés. Ainsi, lorsqu’un étudiant vit mal un stage, il ne tardera guère à le faire savoir sur les réseaux sociaux, notamment de son école… De quoi responsabiliser tout dirigeant !

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Nous espérons que vous aurez pris plaisir à ce compte-rendu et qu’il vous donnera envie de participer au congrès 2020 à Bordeaux! Bien sûr, nous n’avons pas pu suivre les conférences des 80 présentateurs – nous excusons auprès de celles et ceux qui font défaut à ce compte-rendu. A bientôt.

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