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Entrepreneurs, dirigeants, chefs d’entreprise : 7 conseils pour réussir vos entretiens d’embauche

19 juin 2019

5 min
Désormais entrepreneur, vous n’avez pas oublié le stress du candidat à l’embauche, et pensez être enfin du bon côté de la barrière, dans le fauteuil confortable du recruteur. Erreur ! Vous allez maintenant connaître son angoisse : comment séduire les bons profils ? N’exagérons pas, c’est tout à fait supportable. Mais quelques bonnes pratiques vous permettront de faire de ce moment un échange agréable, et surtout utile. Voici donc les conseils de Florence Canler-Grimonprez, militante de la cause entrepreneuriale au féminin, coach de dirigeants et consultante-formatrice en management auprès de nombreux entrepreneurs.

Conseil n°1 : lisez VRAIMENT les CV.

Bonne nouvelle : vous avez la chance d’avoir reçu des CV susceptibles de correspondre au poste que vous proposez. Mais les avez-vous lus en profondeur ? Cette étape est essentielle dans la préparation car elle vous permet de comprendre le parcours du candidat : qu’a-t-il fait de sa vie professionnelle ? Comment la présente-t-il ? C’est aussi l’occasion de repérer d’éventuelles omissions (cohérence des dates), qui ne sont pas forcément problématiques (cacher une convalescence par pudeur n’est pas un crime) mais peuvent donner lieu à une discussion intéressante pour cerner le profil du candidat. Enfin, n’hésitez pas à faire un peu de « fact checking[1] » : cette école existe-t-elle encore ? Est-elle bien classée ? Cette entreprise est-elle encore en activité ? Dans quelle santé financière ? Etc.

 

Conseil n°2 : mettez en place un pré-entretien d’embauche par téléphone.

Même pour quelques minutes, il est utile d’appeler vous-même votre candidat, à l’improviste, pour avoir un premier échange spontané avec lui. Le motif ? Organiser le rendez-vous, en l’informant des consignes pratiques (documents à apporter, déroulement de l’entretien, accès…). Au-delà de ces considérations matérielles, ce sont les capacités relationnelles que l’on cherche à évaluer : comment gère-t-il cet appel impromptu ? Est-il clair dans ses propos et à l’écoute ? Si les conditions s’y prêtent, il peut être très intéressant de poser des questions de fond, que le candidat n’aura pas eu le temps de préparer, à commencer par « Pourquoi avez-vous postulé chez nous ? ».

Consultez la boîte à outil du recruteur moderne

Conseil n°3 : préparez l’entretien d’embauche.

Un échange se joue à deux. Pour que le candidat soit bon, soyez-le aussi. En clair, préparez-vous avec quelques incontournables :

  • Une fiche de poste détaillée : intitulé, mission, tâches, moyens, équipe, position hiérarchique, objectifs et indicateurs de performance, rémunération…
  • Le pitch de votre entreprise en 2 minutes.
  • Les valeurs de votre entreprise, sa culture.
  • Les réponses aux questions fréquemment posées sur votre entreprise, et sur le poste.
  • Une liste de questions à poser aux candidats, avec idéalement 3 ou 4 identiques pour tous, afin de pouvoir comparer.

 

Conseil n°4 : adoptez une posture de bienveillance.

La réussite de l’entretien repose aussi sur votre attitude, qui donnera au candidat une première information sur l’ « ambiance » qui règne dans votre entreprise. Inutile de maltraiter les candidats. Si le poste impose une forte résistance au stress, organisez plutôt une simulation en conditions réelles : personne n’a envie de travailler avec un supérieur irascible, on attend plutôt d’une équipe qu’elle se serre les coudes. Soyez donc à l’écoute, en évitant de conclure avant la fin de la démonstration de votre interlocuteur, dans une attitude positive, de professionnel à professionnel, et humainement d’égal à égal. Cette posture n’empêche en rien de poser des questions difficiles, de parler clairement des exigences du poste et des performances attendues, ni même de surprendre le candidat pour tester ses réactions.

 

Conseil n°5 : cherchez l’appétence.

Si vous recevez un candidat, c’est qu’il possède a priori les compétences nécessaires. Mais qu’en est-il de son envie de vous rejoindre ? De sa motivation pour chacune des tâches de son futur poste (vendre, organiser, manager, gérer, atteindre des objectifs…) ? L’appétence est un catalyseur de la compétence : elle en démultiplie les performances, et peut même la compenser s’il est possible de se former rapidement au poste en question. Mais comment la mesurer ? L’entretien vous donnera bien quelques indices, mais sera très utilement complété par un petit exercice à demander à votre candidat : écrire un bilan de l’entretien. Patience donc. C’est à sa lecture que vous saurez si votre postulant est réactif, attentif, méticuleux, structuré, clair, au point en orthographe, et surtout comment il se projette dans le poste.

 

Conseil n°6 : restez vigilant.

Certains profils peuvent être particulièrement rompus à l’exercice de l’entretien d’embauche. Cette capacité n’est pas condamnable en soi (elle montre même des qualités évidentes de communication et de sérieux), mais grève immanquablement l’authenticité de l’échange. Il vous faudra cependant une solide expérience pour détecter les « beaux parleurs ». En attendant, soyez vigilant lorsqu’un profil vous semble trop parfait, et n’hésitez pas à vérifier certains aspects techniques lorsque c’est possible (connaissance d’une procédure, d’une marque de matériel, d’un standard métier…). Vous pouvez également demander ce que le candidat devra apprendre ou revoir pour être opérationnel : s’il répond « rien »… le doute est permis. Reste un seul juge de paix : la prise de référence (voir encadré). En appelant les anciens employeurs (et/ou l’école/centre de formation), vous en apprendrez énormément sur le profil réel de votre candidat.

Pour aller plus loin : avez-vous pensé à recruter en temps partagé ?

Prise de références : respectez la loi.

La réglementation (notamment l’art L. 1221-8-et L.1221-9 du code du travail) encadre très précisément la prise de contact avec un ancien employeur :

  • Le candidat doit être au courant, et donner son accord.
  • Discrétion et confidentialité sont de mise.
  • Les données recueillies sont soumises à la RGPD si elles sont conservées.

Conseil n°7 : capitalisez sur la période d’essai pour confirmer votre recrutement.

Soyons humbles : le recrutement n’est pas une science exacte. Il est facile de se tromper quand on débute, et il suffit d’un « accident de la vie » pour que le meilleur des candidats s’écroule quelques mois après son embauche.

Pour mettre toutes les chances de votre côté :

  • Soignez l’accueil de votre nouvelle recrue : présence du chef d’entreprise et du supérieur hiérarchique direct, présentation de l’équipe et des lieux, poste prêt (mobilier, comptes informatiques, équipements…), débrief quotidien en fin de journée…
  • Donnez des objectifs temporaires/intermédiaires, et suivez-les. Apportez les éventuelles corrections sans attendre.
  • Accompagnez la phase d’intégration dans votre entreprise et associez-y votre équipe. Réfléchissez ensemble aux conditions de réussite qui permettent à chacun de bien travailler chez vous et mettez-les en œuvre : place, bureau, matériels, informations clés, noms des clients fidèles, informations sensibles, habitudes et rituels de l’entreprise… Prenez le temps d’écouter et de débriefer pour bien entendre et comprendre ce que vit ce nouveau salarié : étonnements, questions, réussites, difficultés.
  • Marquez clairement la fin de la période d’essai avec un bref entretien de « félicitations ».
  • Et surtout n’oubliez pas les délais légaux si vous devez vous séparer avant la fin de la période d’essai…

En suivant ces quelques conseils, vous passerez non seulement un bon moment avec vos candidats, mais serez totalement disponible dans le « présent » de l’entretien. Vous pourrez ainsi détecter sereinement ce qu’ils peuvent apporter à l’entreprise au-delà de leur adéquation (jamais parfaite) avec le poste, et s’ils peuvent s’intégrer dans votre équipe.

[1]Littéralement « vérification des faits ».