Logiciel SaaS

Gestion de la petite entreprise

Entrepreneurs : quelles sources de financement pour soutenir votre croissance ?

12 juin 2019

5 min
Comment financer ses innovations quand on est une petite structure, parfois inéligible aux aides publiques, ou porteuse d’un projet moins sexy que ceux qui surfent sur les buzz words du moment ? Pas de solution facile, et encore moins toute faites, mais voici 5 pistes à creuser pour trouver les fonds nécessaires au développement de votre projet innovant.

1/ Les aides fiscales

Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR)

Cette réduction d’impôts sur les sociétés est la principale aide à la recherche en France : plus de 6 milliards d’euros chaque année. Il est ouvert à tous les projets de recherche fondamentale, de recherche appliquée ou de développement expérimental, quels que soient la taille de l’entreprise et son secteur d’activité. La réduction (ou le crédit si l’aide est supérieur à l’impôt) concerne pour 75 % les investissements et pour 50 % les salaires (et même 200 % si vous embauchez un Docteur). D’autres dépenses comme la veille technologique sont éligibles. Attention : l’accord préalable de l’administration fiscale est impératif. Ce type de dossier peut être complexe à monter, l’assistance d’un consultant spécialisé est conseillée.

Le Crédit Impôt Innovation (CII)

Plus facile d’accès aux PME, ce type de crédit d’impôt concerne l’innovation (et non plus la recherche) : prototypage, preuve de concept, développement de produit, propriété intellectuelle, propriété industrielle (dépôts de brevets)… Seules conditions pour accéder à la prise en charge de 20 % des dépenses du projet (plafond 400 000 € annuels) : votre innovation ne doit pas exister sur le marché et proposer des performances supérieures aux équivalents actuels. Là encore, un accord préalable du fisc semble indispensable (bien que facultatif).

Le statut jeune entreprise innovante (JEI)

Réservé aux PME de moins de huit ans et dont les dépenses de recherche représentent au moins 15 % des charges fiscalement déductibles, ce statut offre des avantages fiscaux et l’exonération des cotisations patronales de sécurité sociale pour vos collaborateurs chercheurs pendant 7 ans. Le dossier peut être monté en interne, et le statut s’avère relativement facile à obtenir à partir du moment où l’entreprise répond aux critères demandés (moins de 8 ans d’existence, capital détenu par des personnes physiques, seuils de dépenses en R&D…).

 

2/ Les subventions et concours

Les subventions de Bpifrance

La Banque Publique d’Investissement a entre autres missions celle d’accompagner la création, la croissance et le développement des entreprises innovantes. Ce qu’elle fait principalement via de nombreuses subventions et des avances remboursables (voir plus loin pour ces dernières), parmi lesquelles se distingue la Bourse French Tech : 30 000 € maximum, couvrant 70 % des dépenses éligibles (consulting, propriété intellectuelle, prototypage, salaires, déplacements…) pour valider la faisabilité technico-économique de votre projet innovant. Une dizaine d’autres dispositifs peuvent être mobilisés en fonction des projets. Citons notamment le Diagnostic Innovation, réservé aux PME déjà installées, et peu habituées aux projets d’innovation (50 % des dépenses, plafonnés à 8 000 €).

Les subventions régionales

Attractivité des territoires oblige, toutes les régions françaises ont largement ouvert les vannes de l’aide à l’innovation à travers des programmes variés : Innov’Up en Ile-de-France, Inno R&D en Bretagne, IDÉE (Initiative Développement durable Énergie Environnement) en Normandie, ou encore Inovizi en Rhône-Alpes, etc. Création, reprise, implantation, innovation, internationalisation… retrouvez toutes les aides disponibles sur le site web de votre région.

La Convention industrielle de formation par la recherche : Cifre

Vous avez besoin d’embaucher un scientifique pour des travaux longs, et en partenariat avec un laboratoire de recherche ? Tentez le Cifre, qui donne droit à une subvention annuelle de 14 000 € sur 3 ans pour salarier un doctorant.

A lire aussi : 5 outils de business planning pour vous aider à structurer votre activité

 

3/ Les prêts d’honneurs et avances remboursables

Là encore Bpifrance est incontournable.

Ses offres d’avances remboursables et de prêts, avec ou sans garanties, sont trop nombreuses pour être détaillées. Avantage par rapport à une banque classique (oui Bpifrance est aussi une banque) : le niveau de risque accepté est bien plus élevé, et on ne vous demandera pas d’hypothéquer votre maison !

Les appels à projets Investissements d’Avenir (AAPIA)

Initié en 2010, ce plan national d’innovation est toujours actif. Découpé en « programmes » (économie numérique, croissance des PME, villes et territoires durables, innovation pour la transition écologique et énergétique…), il fonctionne notamment via des appels à projets, émis par les organismes partenaires, disposant des compétences d’analyses des projets proposés : Agence Nationale de la Recherche, ADEME, Agence Nationale de l’Habitat, CEA, etc. À savoir : la labélisation préalable de votre projet par les pôles de compétitivité est parfois obligatoire, ou peut doper les montants récoltés. Les aides sont souvent des mixs de subvention et d’avance remboursable.

 

4/ La levée de fonds

Mais pourquoi vouloir ouvrir son capital à des fonds d’investissement et/ou à des Business Angels ? Parce que vous n’êtes pas (ou plus) éligible aux aides publiques. Parce que vous ne voulez pas d’une épée de Damocles au-dessus de la tête (les remboursements programmés). Parce que vous souhaitez pouvoir revoir les conditions financières en cas de succès (dilution/relution). Parce que vous avez aussi besoin de l’accompagnement et du réseau des investisseurs. Et enfin parce qu’ils sont prêts à vous suivre dans une aventure (très) risquée. Prévoyez 6 mois au minimum pour organiser votre levée de fonds : rédaction du business plan, présentations auprès des investisseurs, négociation du pacte d’associés, formalisation juridique… L’aide d’un avocat spécialisée, et d’un « leveur de fonds » (à partir d’1 M€ seulement), est très utile. On trouve de plus en plus de fonds à l’échelle régionale, et des clubs de Business Angels dans toute la France.

 

5/ Les partenariats commerciaux et la prévente en crowdfunding

Et pourquoi pas solliciter directement les futurs clients et/ou partenaires dans une approche collaborative ? La démarche est possible à l’échelle locale, en proposant à d’autres PME, qui pourraient trouver un intérêt à votre innovation, de mutualiser les dépenses de développement et de mise au point. Certaines grandes entreprises comme EDF, Airbus, Orange… proposent aussi ce genre de démarche dans leur programme d’Open Innovation, par exemple en finançant des preuves de concept (POC).

Si votre futur produit touche un plus grand public : tentez le financement participatif (crowdfunding) avec des plateformes telles que KissKissBankBank, Ulule, KickStarter, IndieGoGo… C’est ainsi par exemple que les autraliens de FlowHive, une ruche munie d’un robinet à miel, ont récolté plus de 15 M€ en 6 semaines, alors qu’ils cherchaient « seulement » 60 000 € !

Et n’oubliez pas que divers organismes locaux (municipalités, incubateurs, associations de promotion de l’entrepreneuriat…) proposent multitudes d’aides ponctuelles comme des chèque-conseil permettant de payer les services d’un expert utile dans votre démarche d’innovation : propriété intellectuelle, avocat, laboratoire d’analyse…

Solution

Cet article vous a plu ?

DÉCOUVREZ NOS SOLUTIONS