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Gestion de la petite entreprise

Entrepreneurs : 5 arnaques classiques à déjouer en début d’activité

28 février 2019

6 min
Vous venez de créer votre activité, ou l’envisagez sérieusement ? Bravo. Mais attention, de nombreuses entourloupes visent particulièrement les commerçants qui se lancent. Voici les principales, et quelques astuces pour les détecter.

1. Les sites web par abonnement

Cela commence généralement par un coup de fil : « Nous faisons de magnifiques sites web, très efficaces, et pas chers. Et (comme par hasard), notre commercial est dans le coin ». Ce sont en réalité deux commerciaux aussi doués que peu scrupuleux qui s’apprêtent à vous faire subir ce que l’on appelle une vente « one shot » : leur objectif est de vous vendre un site clé en main dès ce premier rendez-vous. Il est trop tard lorsque vous découvrez que le site produit est de piètre qualité et que l’abonnement mensuel (jusqu’à 250 €/mois !) est exorbitant.

C’est au moment de porter plainte, ou en essayant de résilier le contrat que vous comprenez que la créance a été revendue immédiatement à un opérateur financier…. et que vous ne possédez même pas votre nom de domaine. Un sentiment très désagréable pour les commerçants ou artisans ayant choisi d’utiliser leur vrai nom. De nombreuses entreprises malveillantes ont été condamnées, mais cette arnaque désormais classique perdure.

Ce qui doit vous alerter :

  • Un couple de commerciaux aux méthodes « oppressantes », qui veulent signer rapidement.
  • Une discussion 100 % orientée sur l’offre du prestataire, sans que les particularités de votre activité ne soient prises en compte.
  • Des promesses de référencement naturel trop belles : la première page de Google en 2 mois.
  • Un prix très élevé, ou à l’inverse trop faible (avec des frais cachés dans les petites lignes).

La bonne façon de faire :
Vérifiez la réputation du prestataire sur le net. Faites-vous accompagner, regardez avec qui travaillent vos pairs, consultez plusieurs entreprises locales et/ou spécialisées dans votre métier. Et surtout prenez votre temps.

 

2. L’encart publicitaire dans un magazine corporatiste

Plusieurs variantes pour cette arnaque très ancienne et généralement réalisée à 100 % au téléphone. L’escroc propose l’achat d’une publicité dans une publication dont le lectorat correspond à la clientèle cible de sa victime. Vous proposez un produit pouvant intéresser les seniors : on vous suggérera d’annoncer dans « La lettre mensuelle des retraités de l’éducation nationale »… un journal imaginaire bien sûr. Mais dont on vous enverra possiblement un exemplaire, imprimé pour les besoins de la cause.

Pour réduire votre méfiance, les magazines concernent souvent des corporations reconnues et rassurantes comme les pompiers ou la gendarmerie (on vous offre alors un autocollant à placer sur votre pare-brise, et supposé adoucir les forces de l’ordre en cas d’infraction !). La réalité est rude : les insertions sont hors de prix, dans des publications fausses ou sans lecteurs, et le contrat prévoit une tacite reconduction pour plusieurs publicités. Et qui oserait attaquer un magazine dirigé par un ancien général de gendarmerie ?

Ce qui doit vous alerter :

  • Des publications très corporatistes : comité d’entreprise, association de retraités…
  • Les méthodes de ventes agressives
  • De nombreuses variantes avec des plans de villes, des annuaires locaux de commerçants.

La bonne façon de faire :
Si vous voulez faire de la publicité « papier », passez par une agence de communication ou une agence marketing qui saura non seulement créer le message adapté à votre cible, trouver les bons supports médias pour votre audience, et négocier les tarifs.

 

3. Les annuaires « officiels » d’entreprises

Sûrement l’arnaque la plus répandue depuis l’avènement de l’auto-entreprise. Quelques jours après la création de votre entreprise, et alors que vous attendez votre numéro Siret, vous recevez un courrier aux allures officielles (logo « République Française », Marianne, drapeau de la Communauté Européenne…) ressemblant diablement à une facture obligatoire.

Il s’agit en réalité d’un bon de commande pour l’inscription totalement facultative (et inutile) à un annuaire d’entreprise (bidon) situé à l’étranger. Les montants relativement raisonnables (100 à 500 €) et la confusion avec des obligations que l’on découvre en créant sa première entreprise suffisent à faire payer les moins attentifs. De nombreuses variantes en ligne visent les auto entrepreneurs : on croit s’inscrire officiellement pour lancer son activité pour 9,90 €/mois. Ce sont en fait 1 000 € qui seront débités.

Ce qui doit vous alerter :

Ces courriers ou mails frauduleux paraissent tellement vrais qu’ils sont difficiles à repérer ! Parfois un délai de paiement très court peut vous mettre la puce à l’oreille. Lisez aussi les petites lignes à la recherche d’une adresse suspecte domiciliée à l’étranger, d’une nomenclature d’adresse email un peu exotique, etc.

La bonne façon de faire :
Il faut surtout être particulièrement vigilant dans les mois qui suivent la création de l’entreprise : bien repérer l’expéditeur des courriers « officiels », bien lire les conditions générales de vente et mentions légales, et vérifier sur internet la réalité de l’existence de l’organisme et/ou les avis et retours d’expérience d’autres personnes qui auraient pu se faire arnaquer par le passé.

 

4. La fraude à la publicité en ligne

Saviez-vous que 40 % des publicités sur internet ne sont jamais vues ? Et pour cause : elles sont en réalité affichées par des « robots » logiciels ou même des « cliqueurs » professionnels à l’autre bout du monde. Mais à qui profite le crime ? Pour bien comprendre, simplifions le modèle économique de la publicité en ligne : un annonceur (vous donc), achète à une régie des emplacements publicitaires sur des sites (les éditeurs). Le tarif est indexé sur la quantité d’affichage des publicités (on parle alors d’impression publicitaire calculée au CPM – coût pour mille) et/ou sur le nombre de clics (CPC : coût par clic). Vous payez donc « au résultat ».

Les arguments de la régie sont simples : elle est votre intermédiaire avec des centaines, voire des milliers de sites, dont vous n’avez jamais entendu parler, mais qui présentent des performances fantastiques. Plusieurs arnaques cohabitent : broker indélicat achetant de faux clics moins chers qu’il ne vous a vendu les vrais, éditeur cyber-escroc générant lui-même ses faux clics, et même collusion entre les deux, ou encore affichage de vos publicités sur des sites sans aucun rapport avec votre activité.

Ce qui doit vous alerter :

L’impossibilité de payer en fonction de résultats objectifs (paiement à la vente, au profil validé…). Des packs avec des myriades de sites inconnus.

La bonne façon de faire :

Acheter exclusivement sur des sites officiels, connus et reconnus. Le plus simple étant de se contenter d’une diffusion sur les sites et applications des grands noms comme Facebook ou Google… qui sont à l’abris de ces mauvaises surprises.

 

5. Le référencement en ligne de votre site

Comme tout le monde, vous rêvez de voir votre site sur la première page de résultats de Google. En vous renseignant, vous avez compris qu’il était important de mettre en place des liens de sites externes vers le vôtre : ils rassurent l’algorithme de Google sur la pertinence et le niveau “d’autorité” de votre site. C’est ce qu’on appelle le « backlinking ».

Heureusement, une offre de référencement avec lien sur des milliers de sites vient d’arriver ! Et pour quelques euros seulement. Abstenez-vous ! Le remède est pire que le mal car Google a tôt fait de repérer ses « fermes de liens » et les considère comme toxiques. Moralité : votre site sera renvoyé aux tréfonds des classements.

Ce qui doit vous alerter :

Tout. Ce type d’offre ne peut pas fonctionner.

La bonne façon de faire :
Échangez des liens web avec de vrais sites, en lien avec votre activité, et tenus par des gens avec qui vous avez pu entrer en contact. Vous pouvez aussi travailler vos relations presse, car un lien depuis un « site média » est bien noté par Google.

Pour aller plus loin : 5 points clés pour bien rédiger vos CGV