Accueil » Blog » Les révolutions numériques du Secteur Public, par Philippe Baron, Vice-Président du Groupe Services Publics de la DFCG

On entend souvent dire que le Secteur Public est actuellement dans une phase de transition numérique. Toutefois, selon certains experts comme Philippe Baron, Vice-Président du Groupe Services Publics à la DFCG, ce n’est pas tout à fait vrai. Le Secteur Public est plutôt confronté à des révolutions numériques incessantes. 

Bonjour Philippe, pourquoi parlez-vous de révolution numérique plutôt que de transition numérique ?

 

Les nouvelles technologies sont présentes depuis maintenant plus de 20 ans. A la fin des années 90, c’est tout simplement Internet qui a bouleversé notre manière de communiquer et de travailler. Mais depuis ce boom technologique, il y a une véritable accélération des innovations, et le rythme ne fait qu’augmenter. Prenons l’exemple de l’échange de données entre deux entités, au départ, c’est par une simple disquette que se faisait la transmission. Puis est arrivé la clé USB, très vite dépassée par l’échange via des services en ligne et enfin aujourd’hui le Cloud qui donne un accès à des bases de données gigantesques sans être en possession d’infrastructures techniques lourdes. On voit bien que si Internet a révolutionné notre monde, désormais en réalité nous n’avons pas une révolution mais des révolutions quasiment tous les ans, ce qui demande des remises en cause permanentes.

 

Comment définiriez-vous ces révolutions ?

 

Tout d’abord, il faut bien comprendre que la révolution numérique est quelque chose de très global. Cela ne concerne pas uniquement le système d’informations mais requiert un véritable état d’esprit qui demande de repenser l’intégralité des processus. Les nouvelles technologies donnent des possibilités d’accélération incroyables mais si l’on se concentre uniquement sur les outils, on rate la cible. Il est nécessaire de bien prendre en compte les 3 aspects du changement, que je définirais comme tels : les outils, l’organisation, la culture. J?estime même que les aspects organisationnels et culturels sont plus importants car structurels. Ils demandent une réelle implication de toutes les parties prenantes, faute de quoi, le plus bel outil restera une chimère et insuffisamment exploité. Un organisme public doit donc, pour exploiter pleinement les capacités des nouvelles technologies, établir une stratégie globale, former ses agents, définir des processus de travail fluides et collaboratifs, et redéfinir ses métiers.

 

Quels sont les impacts de ces changements dans les organisations publiques ?

 

Selon moi, il y a quatre domaines qui sont principalement impactés au sein d’une organisation publique par les révolutions numériques. Le premier, et le plus important, concerne les processus métier. En effet, le Secteur Public, autrefois simple producteur de services, doit se repositionner. Prenons un exemple. La majorité des déclarations de sécurité sociale ou de tout autre organisme, qui étaient traitées manuellement par des agents, peuvent maintenant être réalisées par le citoyen directement en ligne, à l’aide des espaces clients, des formulaires électroniques ou bien des télédéclarations. De ce fait, la manière de rendre le service public est transformée. Ainsi, une nouvelle culture émerge au sein des organismes publics dans le rapport à son métier, à ses clients : raisonner différemment, avoir d’autres réflexes, changer ses habitudes de travail. Le deuxième domaine que je souhaite évoquer est plus spécifique, il concerne l’organisation de la fonction Comptable et Finances. Tout est à la dématérialisation : flux comptables, factures fournisseurs, circuits de validation, etc.

 

Les données sont numérisées en lieu et place du papier et c’est bénéfique pour plusieurs raisons (coût, environnement, accessibilité, fiabilité, rapidité, etc.). Mais le danger réside dans le fait que si la mutation culturelle n’a pas été faite, de nombreux agents continueront de fonctionner « à l’ancienne », d’imprimer des factures qui n’auront pourtant plus aucune valeur. Toute action effectuée sur papier deviendra inutile pour l’acteur à l’autre bout de la chaîne.  Troisième point, la maîtrise des coûts. Les révolutions numériques, et les fonctionnalités qu’elles offrent, permettent d’optimiser la Gestion Financière, grâce notamment à la comptabilité analytique et l’analyse multicritères qu’elle offre, un meilleur suivi, une anticipation à plus long terme et une justification des dépenses plus poussée. Enfin, le quatrième point traite du pilotage. Les tableaux de bord, les indicateurs en temps réel variés et qualifiés autorisent aujourd’hui d’avoir une vision beaucoup plus complète de l’organisation (par la centralisation de toutes sortes de données : opérationnels, stratégiques, Finances, RH, etc.). Et l’on peut désormais se poser la bonne question, non pas « A-t-on atteint les objectifs ? » mais bel et bien « Sommes-nous dans la bonne direction pour atteindre les objectifs avec les moyens prévus ? ».

 

Un grand merci à M. Baron pour sa participation ! Acteur majeur de la transformation numérique du Secteur Public, eksaé Public accompagne les collectivités et les établissements publics dans leur mutation. Nos solutions de Gestion Financière, Cloud et innovantes, accélèrent la performance des organisations publiques !

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