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Gestion de la petite entreprise

Recrutement : avez-vous pensé au temps partagé ?

14 mars 2019

3 min
Les affaires fonctionnent bien, et vous auriez bien besoin d’une personne supplémentaire dans votre équipe… Mais pas à temps plein. Malheureusement, votre annonce de temps partiel ne rencontre pas vraiment le succès escompté. Vous en êtes même à imaginer un stagiaire, un temps complet débutant, ou un prestataire. Mais avez-vous pensé au temps partagé ?

Le temps partagé : kesako ?

Ce modèle d’emploi permet à plusieurs entreprises de fidéliser un salarié à temps partiel tout en lui permettant d’être employé à temps plein. D’un point de vue juridique, l’employeur est en général une association dénommée « Groupement d’Employeurs ». Les entreprises accueillant les salariés en sont donc les adhérents. On trouve également sur le marché quelques entreprises de travail à temps partagé (ETTP). Ces acteurs ont notamment pour rôle de recruter les salariés, assurer leur formation continue, et leur garantir un maintien de salaire en cas de défaillance de l’un des clients/adhérents. Ces activités, en particulier le portage du risque, entrainent un surcoût de l’ordre de 20 % par rapport à une embauche en CDI direct. Le salarié passe en général entre 1 et 3 jours par semaine dans chaque entreprise (4 jours correspondant à un 4/5, pour lequel on trouve généralement des candidats). Il est également possible de grouper les temps de travail en fonction de la saisonnalité, à condition que d’autres entreprises proposent une saisonnalité « inverse ».

 

Un modèle en développement

On estime le nombre de travailleurs en temps partagé à 430 000 en France[1], dont plus de la moitié sont salariés (les autres étant indépendants)[2]. Tous les métiers sont concernés : Ressources Humaines (22 %), commercial et marketing (16 %), finance et gestion (16 %), Informatique (11 %), communication (10 %), administration, secrétariat, industrie, bâtiment, manutention… « Le modèle se développe car il est particulièrement adapté aux fonctions supportet aux expertises pointues. On voit d’ailleurs émerger des Groupements d’Employeurs très spécialisés dans les secteurs d’activités prégnants sur leur territoire. D’une manière générale, les collectivités et les pouvoir publics nous soutiennent, car nous apportons non seulement de l’emploi qualifié, mais aussi de la valeur ajoutée au territoire, en optimisant la rencontre compétence/besoin » considère Géraldine Papin, Directrice Générale du GEPEP de Chartres, et Conseillère Prudhommale.

 

 

Bon pour l’entreprise et pour le salarié

Les travailleurs partagés plébiscitent également le système : 93 % souhaitent conserver ce mode de travail ! « Ce n’est pas étonnant, répond Géraldine Papin, Avec 3 à 5 entreprises, le salarié profite d’une grande diversité, tout en pratiquant pleinement son expertise. C’est à la fois stimulant et valorisant. » Même constat côté entreprises, qui bénéficient non seulement de compétences qu’elles n’auraient pu s’offrir à plein temps, mais aussi des expériences vécues ailleurs par leurs salariés : « Nous constatons effectivement un niveau de performance supérieur des salariés opérant sur plusieurs univers. Ils manipulent des concepts et raisonnements différents, rencontrent des profils variés, découvrent plusieurs modèles économiques, plusieurs méthodes de travail et outils… Au final, cela nourrit leur imagination professionnelle, et apporte de l’innovation bénéfique à l’entreprise » analyse Géraldine Papin. Ajoutons d’autres avantages comme la prise du risque prudhommal par le groupement d’employeurs ou l’ETTP, ou le recrutement et la formation continue incluse dans la prestation.

 

 

Ouvert aux TPE… avec un peu d’attention.

Si rien n’interdit aux TPE de faire appel à un GE ou une ETTP, il convient cependant d’éviter quelques écueils : « L’expertise doit être au cœur du besoin. Un temps partagé ne doit pas être un fourre-tout, au risque de perdre l’effet fidélisation. Il est également important d’intégrer pleinement le salarié au sein de l’équipe : avec un bureau, un ordinateur, un badge, etc. Enfin, attention à ne pas réduire le temps nécessaire à la seule exécution de la mission : le salarié en temps partagé doit aussi interagir avec ses collègues, se former, se tenir au courant des évolutions de son domaine… Il faut donc plutôt arrondir le besoin à la demi-journée supérieure » prévient Géraldine Papin.

 

La plupart des villes françaises comportent un GE ou une ETTP : à vous de partager !

  

Pour aller plus loin :

Annuaire des Groupements d’Employeurs

https://syndicat-national-ge.fr/annuaire-snge-de-groupements-demployeurs-en-france/

 

Baromètre 2019 du Temps Partagé :

http://www.le-portail-du-temps-partage.fr/wp-content/uploads/2019/02/barometre-2019-v2.pdf

 

[1]Estimation 2018 par Finaxim, réseau d’experts en temps partagé.

[2]Source : Baromètre 2019 du temps partagé par le « Portail du temps partagé ».