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Business Intelligence, l’histoire en marche

29 mai 2018

4 min

Inventée formellement en 1958, la Business Intelligence n’a pas fini de nous étonner. Elle est sortie du bureau des informaticiens pour rejoindre les terminaux mobiles des décideurs. Elle offre une prise en main visuelle et personnalisée des données par ses utilisateurs. Et elle ne se contente plus d’expliquer le passé : elle raconte le futur ! Petite histoire de la BI.

Le terme de Business Intelligence est apparu dans un article intitulé A Business Intelligence System, publié dans le IBM Journal en octobre 1958. Son auteur, Hans-Peter Luhn, un ingénieur du constructeur, y expliquait que la Business Intelligence « utilise des ordinateurs pour coder et résumer des documents de manière à créer des informations utiles pour gérer les différents « action points » d’une organisation. » On trouve bien, dans cette toute première définition, l’ADN de la Business Intelligence : améliorer la prise de décision en se basant sur des données traitées par des machines et des algorithmes.

Si la mission de la Business Intelligence n’a pas vraiment changé, car il s’agit toujours de prendre les bonnes décisions en agrégeant les meilleures informations possibles, en revanche les manières dont elle est organisée, la façon dont les solutions sont conçues, et dont les usages opérationnels ont été profondément bouleversés au cours des dernières décennies.

On observe ainsi six évolutions majeures :

  1. Une ouverture vers les métiers. Alors qu’historiquement la Business Intelligence était plutôt destinée aux fonctions marketing et commerciales, elle s’est aujourd’hui largement répandue dans tous les métiers. Tout particulièrement au sein des directions financières qui ont bien perçu ce que pouvaient leur apporter les solutions de BI en matière de pilotage, de performance et d’optimisation de leurs missions.
  2. Les représentations statiques ont laissé place à la Data Visualisation. S’il y bien un domaine dans lequel les solutions de Business Intelligence ont progressé, c’est celui des interfaces utilisateurs. On imaginerait mal aujourd’hui disposer de restitutions qui ne soient ni graphiques ni interactives, avec des données accessibles en mode « drill down », pour explorer les données, les croiser ou les modéliser de façon intuitive.
  3. La BI est sortie de la forteresse DSI pour aller vers les utilisateurs. Les solutions lourdes gérées par les directions de systèmes d’information présentaient généralement une opacité technique et linguistique telle que seuls les informaticiens pouvaient les déchiffrer et (parfois) les maîtriser. Il était question d’Olap, de cubes, d’ETL, de SQL, de requêteur, de Datamart… entre autres ! Cette époque a laissé la place à celle de l’appropriation des solutions de BI par les utilisateurs avec, par exemple, des fonctionnalités de self-service, de partage et de collaboration.
  4. Les solutions agiles et modulaires prennent le pas sur les solutions lourdes et coûteuses. Les grands éditeurs historiques de la Business Intelligence ont eu le mérite d’ouvrir le marché, et les heures de gloire en conséquence. Mais leurs solutions coûteuses, lourdes, et exigeant des investissements substantiels en intégration, sont aujourd’hui vivement concurrencées par des challengers qui proposent des solutions ciblées et modulaires en mode SaaS.
  5. Des reportings toujours plus personnalisés. « Une seule BI pour tout le monde, un seul reporting pour tous les utilisateurs ! » est un principe désormais obsolète, associé à une époque où les solutions sur mainframes ne permettaient pas de personnaliser à moindre coût la restitution aux décideurs. A l’heure du Big Data, des lacs de données et de la puissance informatique à la portée de presque tous, chaque décideur, chaque direction peut jouer avec les données pour bénéficier de reportings personnalisés, adaptés à ses besoins fonctionnels et opérationnels. Et en temps réel !
  6. De l’analyse du passé à la prévision du futur. Historiquement, les solutions de Business Intelligence se sont focalisées sur les données du passé, essentiellement d’origine interne, et structurées. Elles répondaient au besoin de comprendre ce qui s’était passé. Aujourd’hui, dans un monde qui change plus vite que jamais, l’anticipation est devenue un besoin vital pour toute organisation. C’est le principe de l’analyse prédictive, désormais intégrée dans la plupart des solutions de Business Intelligence, capable d’intégrer tendances historiques et surveillance des signaux faibles pour veiller et prévenir.

Ces évolutions profondes de la Business Intelligence ont des conséquences bien concrètes pour les dirigeants, en particulier pour les directions financières. L’analyse de données non structurées, le temps réel, le design moderne des solutions, les interfaces conviviales ou l’analyse prédictive ont d’ores et déjà révolutionné les métiers de la finance. Ceux qui n’ont pas encore investi ne savent pas ce qu’ils manquent…

Mais le mouvement ne fait que commencer. On perçoit déjà les opportunités offertes par l’Intelligence Artificielle pour les trois missions clés des directions financières : optimiser les processus, réduire les risques et créer de la valeur pour l’entreprise. L’histoire reste en marche !